L’année 2024 marque un tournant climatique historique. Selon les données préliminaires, la température moyenne mondiale a dépassé pour la première fois la barre symbolique de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. Cette hausse sans précédent confirme une accélération alarmante du changement climatique. Les analyses du service européen Copernicus et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) placent cette année comme la plus chaude jamais enregistrée.
Entre janvier et septembre 2024, la température moyenne mondiale a dépassé de 1,54°C les niveaux préindustriels. Cette augmentation a été amplifiée par un épisode El Niño, un phénomène naturel de réchauffement des eaux du Pacifique équatorial. Pendant 16 mois consécutifs, les records de chaleur ont été battus, démontrant une tendance globale de réchauffement accéléré.
Les conséquences directes du réchauffement
L’année 2024 a été marquée par des catastrophes climatiques majeures à travers le globe :
- Inondations meurtrières en Espagne, notamment dans la région de Valence, causant plus de 200 décès.
- Températures dangereusement élevées dans de nombreuses régions, menaçant la santé de millions de personnes.
- Cyclones tropicaux et sécheresses persistantes, exacerbées par El Niño, affectant les moyens de subsistance dans plusieurs pays.
Ces événements confirment l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, directement liés à l’augmentation des gaz à effet de serre et au réchauffement des océans.
Les océans ont atteint un contenu thermique record en 2023, et cette tendance s’est poursuivie en 2024. Environ 90 % de la chaleur accumulée dans le système climatique est absorbée par les océans, rendant ce réchauffement irréversible sur des centaines d’années.
Les glaciers, quant à eux, ont connu des pertes significatives. En 2023, ils ont perdu en moyenne 1,2 mètre d’équivalent en eau. Cette fonte accélérée continue de contribuer à l’élévation du niveau de la mer, qui a progressé de 4,77 mm par an entre 2014 et 2023.
Les ambitions de l’accord de paris en danger
Le seuil de 1,5°C, fixé comme limite ambitieuse dans l’Accord de Paris, a été temporairement franchi en 2024. Cependant, ce dépassement sur une année ou une période courte ne signifie pas que cet objectif est hors de portée. L’Accord vise à maintenir cette limite sur une période prolongée, estimée à 20 ou 30 ans.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les politiques actuelles mènent à un réchauffement catastrophique de 3,1°C d’ici 2100. Même en intégrant les engagements climatiques récents, la température mondiale augmenterait de 2,6°C, un niveau incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris.
La concentration de dioxyde de carbone (CO₂) a atteint 420 ppm en 2023, contre 278 ppm avant l’ère industrielle. Cette hausse, principalement causée par la combustion des énergies fossiles, est à l’origine de l’augmentation des températures. Une transition vers des énergies renouvelables et des technologies propres est essentielle pour limiter cette progression.
Les progrès dans les systèmes d’alerte précoce permettent de mieux protéger les populations face aux phénomènes climatiques extrêmes. En 2024, 108 pays déclarent disposer de systèmes d’alerte multidanger, une avancée clé pour réduire les pertes humaines et matérielles.
La COP29, qui se tient cette année à Bakou, Azerbaïdjan, est une étape cruciale pour rehausser les ambitions climatiques. Les discussions se concentreront sur le financement de l’adaptation climatique dans les pays en développement et sur des mesures concrètes pour réduire les émissions.
Alors que les records de chaleur continuent de tomber, l’année 2024 s’impose comme un signal d’alarme mondial, appelant à une action collective pour limiter les impacts du réchauffement climatique.