Le budget 2025 de l’Éducation nationale, dévoilé par le ministère, prévoit la suppression de 4 000 postes d’enseignants par rapport à 2024. Cette réduction concerne principalement le premier degré public, c’est-à-dire les écoles maternelles et élémentaires, où plus de 3 155 postes seront supprimés. Le second degré (collèges et lycées) verra également une baisse, avec 180 postes en moins. Ces mesures s’inscrivent dans une logique de réduction des effectifs face à la baisse prévue du nombre d’élèves à la rentrée 2025.
Une baisse démographique comme justification
La principale raison avancée pour cette réduction des postes est la diminution du nombre d’élèves dans le système scolaire. En effet, le ministère de l’Éducation nationale prévoit une baisse de 97 000 élèves à la rentrée 2025. Cette chute démographique est présentée comme la justification de la réduction du nombre d’enseignants, qui serait ajusté en conséquence.
Des recrutements d’AESH en compensation
Si le ministère annonce des suppressions de postes dans les écoles, il prévoit toutefois le recrutement de 2 000 AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). Cette mesure vise à répondre à une demande croissante d’accompagnement pour les élèves en situation de handicap, une priorité que le gouvernement affirme vouloir maintenir malgré les réductions dans les effectifs enseignants.
Détails des suppressions de postes
Voici un aperçu des réductions de postes prévues pour 2025 :
- Premier degré public : 3 155 postes en moins
- Second degré public : 180 postes en moins
- Premier degré privé : 660 postes en moins
- Second degré privé : 40 postes en moins
Malgré ces suppressions, le ministère insiste sur le fait que l’Éducation nationale reste la première dépense de l’État, avec un budget globalement stable de 63 milliards d’euros.
Réactions des syndicats
Les syndicats enseignants n’ont pas tardé à réagir à ces annonces. Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, a exprimé son indignation sur le réseau social X, dénonçant un véritable “sabordage de l’école publique”. Selon elle, ces réductions de postes sont incompatibles avec l’engagement du gouvernement à faire de l’éducation une priorité.
L’an dernier déjà, la suppression de 2 500 postes d’enseignants avait suscité des critiques similaires, bien que certaines suppressions aient finalement été annulées dans le cadre de la réforme dite du choc des savoirs. Cette fois-ci, les suppressions annoncées semblent plus significatives, notamment pour le premier degré, qui subit la plus grande réduction.
Évolution du budget de l’Éducation nationale
Le budget 2025 reste globalement similaire à celui de 2024, avec un léger ajustement à la hausse de 800 millions d’euros, atteignant ainsi 63 milliards d’euros. Le ministère assure que, malgré les coupes dans les effectifs, l’école restera le premier budget de la nation.
Les suppressions de postes d’enseignants s’inscrivent dans une tendance amorcée depuis plusieurs années. En 2023, l’État avait déjà supprimé 1 500 postes, tandis que 2 000 postes avaient été supprimés en 2022. Le gouvernement continue de justifier ces mesures par la baisse démographique, mais les syndicats restent sceptiques quant à l’impact de ces réductions sur la qualité de l’enseignement.
Avec cette nouvelle baisse du nombre d’enseignants, la question se pose de savoir comment cela affectera le système éducatif français à la rentrée 2025. Alors que le ministère affirme que la réduction des effectifs est proportionnelle à la baisse du nombre d’élèves, les syndicats craignent que cela ne pèse lourdement sur les conditions d’enseignement, notamment dans les zones rurales et les établissements déjà en difficulté.