Un parcours atypique entre précarité et scène
Né en Gironde, diplômé en informatique, Bun Hay Mean quitte tout au début des années 2010 pour tenter sa chance à Paris. Sans réseau ni argent, il connaît un temps la rue, dormant parfois à l’arrêt de tram après des spectacles joués devant des salles combles. Ce contraste marquant, il l’évoquait avec lucidité :
« Je faisais marrer 2000 ou 3000 personnes et une heure plus tard, j’étais à l’arrêt du tram à dormir seul. Un ascenseur émotionnel. »
Repéré par Alais Degois, dit « Papy », Bun Hay Mean intègre le Jamel Comedy Club en 2014. Son style nerveux, ses vannes sur les clichés raciaux, et son aisance à improviser en font vite une figure à part. Il séduit un public jeune, urbain, curieux d’un stand-up qui bouscule sans tabou.
Du stand-up au grand écran
Ses vidéos cumulent des millions de vues sur YouTube. Sur scène, il enchaîne les tournées avec des titres provocateurs comme « Chinois marrant dans la légende de Bun Hay Mean ». Il ne cherche jamais à plaire à tout le monde, mais à faire réfléchir en faisant rire.
En 2023, il obtient une vraie reconnaissance du grand public grâce à son rôle de méchant dans « Astérix & Obélix : l’Empire du milieu », de Guillaume Canet. Il y donne la réplique à Vincent Cassel et Marion Cotillard, tout en gardant son ton décalé.
Des projets en cours et un retour sur scène avorté
Malgré une période difficile marquée par une hospitalisation à La Réunion, Bun Hay Mean préparait son nouveau spectacle, intitulé « Kill Bun ». Il devait remonter sur scène ce vendredi à Montréal, pour une première très attendue.
Ces derniers mois, l’humoriste semblait traverser des phases de fragilité. Il parlait volontiers de ses doutes et de ses hauts et bas, sans jamais cacher sa sensibilité. Son décès soudain soulève des interrogations sur les circonstances exactes du drame, pour l’instant non élucidées.