Taxe foncière 2026 : une douche = une taxe en plus

À partir de 2026, près de 7,4 millions de propriétaires vont voir leur taxe foncière augmenter. La raison ? Une mise à jour des « éléments de confort » dans les logements, où même une simple douche ou de l’eau courante peut faire grimper la note.
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Pourquoi la taxe foncière va augmenter en 2026

La Direction générale des finances publiques va réviser automatiquement la présence d’équipements de base dans les logements : douche, WC, lavabo, eau courante, électricité… Des installations qui, pour beaucoup d’entre nous, relèvent du simple bon sens. Pourtant, pour l’administration fiscale, ces éléments sont toujours considérés comme des signes de confort, donc générateurs d’impôt.

Concrètement, chaque équipement ajoute des mètres carrés fictifs à la surface cadastrale d’un logement. Et plus la surface augmente, plus la taxe foncière grimpe.

Les fameux « éléments de confort »

Voici comment la DGFIP transforme les équipements en m² supplémentaires :

ÉquipementMètres carrés ajoutés
WC+3 m²
Lavabo+3 m²
Douche+4 m²
Baignoire+5 m²
Electricité+2 m²
Eau courante+4 m²
Chauffage ou climatisation+2 m² par pièce

Pour 2026, la hausse moyenne annoncée est d’environ 63 euros par logement. Certaines régions, notamment en Corse, seront davantage touchées.

Un système fiscal figé dans les années 1970

Le vrai problème ne vient pas seulement du calcul, mais de son âge. Le système des valeurs locatives cadastrales a été conçu il y a près de cinquante ans, quand disposer d’un lavabo ou de l’électricité n’était pas universel. En 2025, considérer ces équipements comme des « privilèges » fait sourire… ou grincer des dents.

« Est-ce que c’est légitime de mettre une taxe sur le fait d’avoir des WC ou l’eau courante dans son logement ? » — Corinne Jolly, PAP, sur Franceinfo

Pour beaucoup d’experts, cette mise à jour ressemble davantage à un rattrapage fiscal massif qu’à une réelle réforme de fond.

Qui va payer plus ?

Selon Bercy, environ 25 % des maisons et 15 % des appartements de métropole seront concernés. Les logements jugés « luxueux à ordinaires » (catégories 1 à 6) sont inclus. Les logements très délabrés, eux, échappent à la revalorisation.

Certains propriétaires s’inquiètent d’une injustice fiscale, notamment ceux qui possèdent des logements de petite surface. Ajouter artificiellement 10 m² sur un studio peut avoir un impact bien plus important que sur une grande maison.

Exemple concret

Un appartement de 80 m² possédant eau, électricité, une douche, deux lavabos et un chauffage peut se voir passer à 100 m² cadastraux après réévaluation. Sa base imposable augmente mécaniquement, et donc sa taxe.

Une mesure qui fait débat

Du RN au PS, en passant par certains élus de la majorité, les critiques fusent. Beaucoup y voient une mesure injuste, qui tombe mal dans un contexte où les prix immobiliers, les charges et les prêts n’ont jamais été aussi lourds.

Face à la polémique, le gouvernement reste flou. Selon la porte-parole Maud Brégeon, une remise en question n’est pas impossible :

« On se réserve le droit d’interroger la pertinence de cette mesure dans quelques mois lors d’un point d’étape. »

Pour l’instant, la réforme est toujours prévue. Un mail informatif sera envoyé aux propriétaires début 2026, avec la possibilité de contester si les informations cadastrales ne correspondent pas à la réalité.

Pourquoi cette mise à jour arrive maintenant ?

Officiellement, pour rétablir « l’équité fiscale ». Officieusement, beaucoup y voient un moyen de renforcer les recettes des collectivités locales, en difficulté depuis plusieurs années. Le montant récolté pourrait atteindre 466 millions d’euros par an.

Pour les propriétaires, cette hausse s’ajoute à une longue série : entre 2014 et 2024, la taxe foncière a grimpé de 37,3 % en moyenne selon l’UNPI.

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