La chaîne de télévision américaine ABC a conclu un accord avec Donald Trump, s’engageant à verser 15 millions de dollars pour clore une affaire de diffamation. Cette transaction, rendue publique par des documents judiciaires, met un terme aux poursuites engagées par l’ancien président des États-Unis après des déclarations controversées tenues à son sujet lors d’une interview diffusée sur la chaîne.
Une accusation de viol au cœur du litige
En mars, George Stephanopoulos, journaliste vedette d’ABC et ancien conseiller de Bill Clinton, a affirmé lors d’un entretien avec l’élue du Congrès Nancy Mace que Donald Trump avait été reconnu « responsable de viol » dans une affaire judiciaire impliquant E. Jean Carroll. Cette déclaration, qualifiée d’erronée par les avocats de Trump, a conduit ce dernier à engager des poursuites en diffamation contre le journaliste et la chaîne.
Dans cette affaire, Donald Trump avait été condamné en 2023 pour agression sexuelle, mais non pour viol, selon les critères juridiques de l’État de New York. Il avait également été contraint de verser 85 millions de dollars à E. Jean Carroll pour diffamation, à la suite de ses commentaires publics sur les accusations portées par cette dernière.
Pour éviter un procès, ABC a accepté de verser une indemnité de 15 millions de dollars. Ce montant sera affecté à la création d’une fondation et d’un musée présidentiels dédiés à Donald Trump. En plus de cette somme, la chaîne et George Stephanopoulos devront présenter des excuses publiques, déclarant « regretter les affirmations » qui avaient été faites au sujet de l’ancien président.
L’accord prévoit également que les frais judiciaires de Donald Trump, estimés à 1 million de dollars, soient pris en charge par ABC.
George Stephanopoulos, connu pour ses interviews incisives et ses nombreuses interactions avec des personnalités politiques de premier plan, dont Barack Obama, Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine, est un pilier de la chaîne ABC News. Toutefois, son impartialité a souvent été mise en question, notamment par Donald Trump, qui l’a surnommé de manière péjorative « Slopadopoulos », le qualifiant d’« homme petit et irrité » et d’« intervieweur le plus malveillant qui existe ».
Cette affaire de diffamation est un exemple de la guerre médiatique que Trump a souvent menée contre les chaînes qu’il qualifie de « mainstream », tout en favorisant des plateformes conservatrices comme Fox News.
Cet accord représente une victoire symbolique pour Donald Trump, qui a toujours affirmé vouloir tenir les médias responsables de ce qu’il perçoit comme des attaques injustes. Les experts juridiques estiment que cette transaction marque un tournant, car il est rare qu’un grand média américain cède face à des accusations de diffamation, protégées par la jurisprudence Sullivan qui garantit une large liberté de la presse.