Qu’est-ce que l’ETA britannique ?
L’autorisation électronique de voyage (ETA) est un document obligatoire pour les voyageurs issus de certains pays ne nécessitant pas de visa pour entrer au Royaume-Uni. Inspirée de l’ESTA utilisé par les États-Unis, l’ETA vise à renforcer la sécurité aux frontières tout en facilitant la gestion numérique des flux migratoires.
Les voyageurs doivent effectuer une demande en ligne avant leur départ, répondre à un questionnaire sur leur identité, scanner leur passeport et fournir une photo récente. La réponse des autorités est généralement délivrée en moins de trois jours.
Le document, au tarif de 10 livres sterling (environ 12 euros), est valide pour une durée de deux ans. Il permet de séjourner au Royaume-Uni pour des séjours de six mois maximum, et son renouvellement est nécessaire en cas de changement de passeport. Cette autorisation est également requise pour les transits, même si le Royaume-Uni n’est qu’une étape du voyage.
Les pays concernés par l’ETA
Actuellement, l’ETA s’applique aux voyageurs provenant de 48 pays, parmi lesquels :
- Les États-Unis, le Canada et l’Australie : ces trois pays représentent chaque année plus de 6 millions de visiteurs au Royaume-Uni.
- Des pays asiatiques comme le Japon, la Corée du Sud et Hong Kong.
- Des nations d’Amérique latine, notamment le Brésil, l’Argentine et le Mexique.
- Des destinations d’Océanie comme la Nouvelle-Zélande.
Les demandes d’autorisation sont ouvertes depuis novembre pour ces pays.
À partir du 2 avril prochain, l’ETA sera également obligatoire pour les citoyens d’une trentaine de pays européens, incluant tous les membres de l’Union européenne, à l’exception de l’Irlande. Les démarches pourront être initiées dès le 5 mars pour anticiper ce changement. Cette mesure concerne aussi bien les adultes que les enfants et bébés.
L’instauration de l’ETA n’est pas sans conséquences. Certains acteurs économiques et politiques s’inquiètent des impacts négatifs sur le tourisme et les échanges transfrontaliers.
L’aéroport d’Heathrow a qualifié ce dispositif de « dévastateur pour la compétitivité », signalant une baisse du nombre de passagers en provenance des pays du Golfe, où l’ETA est déjà en vigueur. En effet, des voyageurs pourraient choisir d’autres destinations pour éviter ces formalités administratives supplémentaires.
En Irlande du Nord, où 70 % des touristes arrivent de la République d’Irlande, les professionnels craignent une chute significative de fréquentation. Jusqu’à présent, ces visiteurs passaient facilement la frontière sans formalités. Le ministre local de l’Économie, Conor Murphy, a dénoncé ce qu’il considère comme une « bureaucratie dissuasive ».
Un système aligné sur des pratiques internationales
L’ETA s’inscrit dans une tendance globale à numériser et uniformiser les procédures de voyage. L’Union européenne prévoit de lancer son propre dispositif similaire, appelé ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), dès 2025. Ce système permettra aux voyageurs de se rendre dans les pays membres pour un coût de 7 euros, avec une validité de trois ans.