Christophe Khider en prison, va passer son permis de conduire

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Christophe Khider, le célèbre braqueur multirécidiviste, fait à nouveau parler de lui, mais cette fois-ci pour une raison surprenante : il s’apprête à passer son permis de conduire. Incarcéré depuis 1995 et connu pour ses multiples tentatives d’évasion spectaculaires, Khider bénéficie désormais de permissions de sortie pour suivre des cours de conduite, une décision qui suscite de vives inquiétudes parmi les syndicats pénitentiaires.

Un passé criminel marqué par l’évasion

Christophe Khider n’est pas un détenu ordinaire. Condamné à plusieurs reprises pour des braquages violents et un meurtre, il s’est également forgé une réputation de « roi de l’évasion ». Parmi ses tentatives les plus notoires, on se souvient de celle de 2001, où il avait tenté de fuir la prison de Fresnes par hélicoptère, prenant en otage trois gardiens. Plus tard, en 2008, il avait de nouveau tenté de s’évader, cette fois de la prison de Lannemezan, avant de réussir finalement en 2009 à s’échapper du centre pénitentiaire de Moulins-Yzeure, l’une des prisons les plus sécurisées d’Europe, en prenant deux surveillants en otage. Cette cavale, qui avait duré 36 heures, avait profondément marqué les esprits et conduit à une nouvelle condamnation à 15 ans de prison supplémentaires.

Malgré ce passé criminel, Khider, aujourd’hui âgé de 53 ans, a obtenu des permissions de sortie pour suivre des cours de conduite en vue d’obtenir son permis de conduire. Dix leçons sont prévues à partir du 19 août, une décision qui a provoqué une vive réaction des syndicats pénitentiaires.

Une décision controversée

Pour l’Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP), cette permission de sortie est tout simplement « ubuesque ». Le syndicat dénonce une prise de risque énorme, compte tenu du profil de Khider, qui est classé « particulièrement surveillé » en raison de ses antécédents d’évasion. Wilfried Fonck, secrétaire général du syndicat, a exprimé ses inquiétudes dans les médias, soulignant que cette décision est non seulement prématurée, mais aussi potentiellement dangereuse.

C’est une sortie en autonomie totale, le moniteur d’auto-école viendra le chercher ou il s’y rendra seul. Compte tenu de son profil, c’est une prise de risque énorme.

Le syndicat voit également dans cette décision un affront au personnel pénitentiaire, rappelant que la mémoire des deux agents tués lors de l’évasion de Mohamed Amra, un autre détenu dangereux, est encore vive. En effet, trois mois seulement après cette évasion sanglante, qui avait coûté la vie à deux surveillants et en avait blessé trois autres, la décision d’accorder des permissions de sortie à un détenu aussi dangereux que Khider est perçue comme un « bras d’honneur » aux agents pénitentiaires.

Cependant, pour l’avocate de Christophe Khider, Marie Violleau, ces permissions de sortie sont le signe d’un parcours carcéral réussi. Selon elle, elles démontrent que Khider respecte les règles strictes auxquelles il est soumis depuis trente ans, et qu’il est en voie de réhabilitation.

L’octroi d’une permission de sortie, c’est la démonstration que Christophe Khider respecte l’intégralité du cadre auquel il est soumis depuis trente ans. Et donc ça veut dire que le système que la Pénitentiaire essaie de mettre en place fonctionne.

Violleau voit dans ces leçons de conduite un premier pas vers une éventuelle libération conditionnelle. Bien que Khider ne soit pas libérable avant 2044, il est éligible à une libération conditionnelle depuis 2020. Pour l’avocate, ces permissions de sortie marquent le début d’un processus de réinsertion qui, bien que controversé, s’inscrit dans la logique de la réhabilitation des détenus.

Cette affaire relance le débat sur la sécurité et la réinsertion des détenus dangereux. Si la réhabilitation est un objectif légitime du système pénal, elle doit être conciliée avec la sécurité publique. Dans le cas de Christophe Khider, la question se pose de savoir si les autorités prennent toutes les précautions nécessaires pour prévenir une nouvelle évasion ou un incident similaire.

Pour les syndicats pénitentiaires, la réponse est claire : accorder des permissions de sortie à un détenu avec un tel passé représente un risque inacceptable. Ils appellent donc à une réévaluation de cette décision, en tenant compte de l’ensemble du dossier de Khider et des dangers potentiels qu’il représente.

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