La découverte des corps de six otages israéliens dans un tunnel de Gaza a déclenché une vague de colère et de manifestations en Israël, mettant une pression intense sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Les corps, retrouvés à Rafah, ont révélé des exécutions brutales, les victimes ayant été tuées par balles à bout portant dans les 48 à 72 heures précédant leur découverte. Parmi les victimes figurent Carmel Gat, Hersh Goldberg-Polin, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino. Cette annonce a ravivé la colère des familles des otages et a poussé les syndicats israéliens à appeler à une grève générale.
Des milliers de personnes ont envahi les rues de Jérusalem et Tel Aviv, exigeant un accord immédiat pour la libération des otages restants. Les manifestants, brandissant des drapeaux israéliens et des rubans jaunes en hommage aux otages, ont critiqué le gouvernement, l’accusant de mettre en péril la vie des captifs pour des raisons politiques. Le Premier ministre Netanyahu, déjà sous pression pour négocier un cessez-le-feu après 11 mois de conflit avec le Hamas, a déclaré que « quiconque assassine des otages ne veut pas d’un accord. »
Le Hamas, de son côté, a rejeté la responsabilité de ces morts sur le gouvernement israélien, affirmant que Netanyahu était coupable pour avoir refusé de signer un accord de cessez-le-feu. Les responsables du Hamas ont déclaré qu’Israël devait choisir entre Netanyahu et un accord, soulignant que ces exécutions remettaient en question la sincérité des négociations en cours.
Les manifestations, parmi les plus importantes depuis le début de la guerre, ont réuni près de 300 000 personnes à Tel Aviv et environ 200 000 dans d’autres villes du pays. Des slogans tels que « Nous ne les abandonnerons pas » ont résonné, tandis que la foule demandait la libération immédiate des otages restants. L’organisation Histadrut, le principal syndicat israélien, a annoncé une grève générale, menaçant de paralyser l’économie du pays jusqu’à ce qu’un accord soit conclu.
La pression monte également à l’étranger. Le président américain Joe Biden, tout en exprimant sa tristesse et son indignation face à la découverte des corps, a réaffirmé son engagement à travailler pour la libération des otages restants. Il a également averti que les dirigeants du Hamas paieront pour leurs crimes, soulignant que les négociations doivent se poursuivre pour parvenir à un accord.
En Israël, les critiques à l’encontre de Netanyahu se multiplient, y compris au sein de son propre gouvernement. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a qualifié la priorité donnée à la sécurisation du corridor de Philadelphie au détriment d’un accord de libération des otages de « honte morale ». Selon Gallant, si le gouvernement continue sur cette voie, les objectifs fixés ne seront jamais atteints, ajoutant que « si nous voulons sauver les otages, nous n’avons plus de temps ».
L’appel à la grève générale et les manifestations massives reflètent une frustration croissante au sein de la population israélienne, fatiguée des tergiversations politiques et inquiète pour le sort des otages toujours détenus. La question demeure de savoir si cette pression croissante conduira à un changement de stratégie de la part du gouvernement Netanyahu, ou si la situation continuera de se détériorer, avec des conséquences encore plus graves pour les otages et leurs familles.