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Disparus de l’Isère : 36 ans après les faits, un suspect a été identifié et placé en garde à vue

Un tournant décisif pourrait être sur le point d’émerger dans l’affaire des disparus de l’Isère, l’un des plus grands mystères criminels de France. Grâce à des techniques modernes d’analyse ADN, un suspect d’une soixantaine d’années a été identifié et placé en garde à vue, offrant enfin une lueur d’espoir aux familles des victimes.

L’affaire des disparus de l’Isère : un mystère vieux de plusieurs décennies

Entre 1983 et 1996, le département de l’Isère a été le théâtre de neuf disparitions et meurtres d’enfants. Ces crimes, qui n’ont jamais été élucidés, ont marqué la mémoire collective et laissé les familles dans l’attente d’une vérité. Parmi ces affaires, deux dossiers distincts ont récemment été rouverts par le pôle cold cases de Nanterre : le meurtre de Nathalie Boyer en 1988 et celui de Leila Afif en 2000.

Le suspect, interpellé lundi 25 novembre en Côte-d’Or, a été identifié grâce à des traces ADN retrouvées sur des scellés du dossier de Leila Afif, tuée par balles en 2000 à La Verpillière. Ces éléments ont permis d’établir un lien avec le meurtre de Nathalie Boyer, une adolescente de 15 ans retrouvée égorgée à Saint-Quentin-Fallavier en 1988.

Selon les enquêteurs, cet homme, inconnu des fichiers judiciaires, pourrait être impliqué dans ces deux crimes. Son arrestation ouvre ainsi une nouvelle page dans l’enquête.

Pour les proches des victimes, cette nouvelle suscite des émotions mêlées. L’avocate de la famille Boyer, Me Corinne Herrmann, explique :

« C’est une avancée formidable, mais elle ravive aussi beaucoup de souffrances. Pendant 36 ans, ils ont vécu avec l’angoisse de croiser le coupable sans le savoir. »

Cette avancée judiciaire redonne espoir à ces familles, qui n’ont jamais cessé de croire qu’un jour la vérité pourrait éclater.

La garde à vue du suspect, qui peut durer jusqu’à 96 heures, est encore en cours. Les enquêteurs espèrent obtenir des aveux ou découvrir de nouveaux éléments permettant de confirmer son implication. L’homme arrêté vivait à l’époque non loin des lieux où les crimes ont été commis. Ses antécédents psychologiques et ses déplacements dans la région sont minutieusement examinés.

Des analyses complémentaires pourraient également permettre de le relier à d’autres disparitions ou meurtres non résolus. Selon Jacques Dallest, ancien procureur général de Grenoble :

« La possibilité d’avoir affaire à un tueur en série est envisageable. »

Cette avancée dans l’affaire des disparus de l’Isère montre l’importance des innovations en matière de criminalistique. L’utilisation des techniques modernes d’ADN a permis de réexaminer des scellés vieux de plusieurs décennies et d’identifier un suspect.

Depuis la création du pôle cold cases de Nanterre en 2022, plusieurs affaires non élucidées ont été rouvertes avec des résultats prometteurs. Ce service, dédié aux enquêtes complexes, travaille en collaboration avec la Division nationale des affaires non élucidées (DIANE).