Dominique Pélicot passe aux aveux

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Dominique Pélicot, principal accusé dans l’affaire des viols de Mazan, a comparu devant la cour criminelle d’Avignon, marquant un tournant majeur dans ce procès complexe. Accusé d’avoir drogué son ex-femme aux anxiolytiques pour ensuite la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes entre juillet 2011 et octobre 2020, Dominique Pélicot a finalement avoué ses actes, suscitant des réactions intenses dans la salle d’audience.

Un état de santé sous surveillance

Avant sa comparution, l’état de santé de Dominique Pélicot avait fait l’objet de nombreuses discussions. Souffrant depuis plusieurs jours et hospitalisé, il avait été jugé inapte à comparaître. Cependant, un collège d’experts a récemment estimé qu’il n’y avait plus de contre-indications à sa présence au procès. Des mesures spécifiques ont été mises en place pour garantir sa présence, notamment des pauses régulières et l’installation d’un fauteuil confortable. C’est donc avec l’aide d’une canne et vêtu d’une chemise grise qu’il est apparu dans le box des accusés.

Les aveux de Dominique Pélicot

Lors de son témoignage, Dominique Pélicot a reconnu la gravité de ses actes, affirmant :

Je suis coupable de ce que j’ai fait

Il a évoqué sa relation avec son ex-femme, Gisèle Pélicot, et les traumatismes de son enfance qui, selon lui, auraient influencé son comportement. En évoquant sa jeunesse, il a décrit des expériences traumatisantes, y compris un viol subi à l’âge de 9 ans. Ces événements, selon lui, auraient contribué à sa « bascule » vers le côté obscur de sa personnalité.

Il a insisté sur le fait que l’on ne « naît pas pervers », mais qu’on le devient en fonction des expériences de la vie. Dominique Pélicot a également évoqué son addiction et sa rencontre avec un individu sur Internet qui l’aurait encouragé dans ses actions. « J’ai essayé d’arrêter, mais l’addiction était plus forte », a-t-il admis, justifiant ainsi en partie son incapacité à cesser ses agissements.

Au cours de l’audience, Dominique Pélicot a exprimé des remords et demandé pardon à son ex-femme, à ses enfants et à toutes les victimes impliquées dans cette affaire. « Je demande pardon, même si ce n’est pas acceptable », a-t-il déclaré, laissant transparaître un mélange de culpabilité et de désespoir. Il a également mentionné sa relation avec Gisèle, affirmant qu’il l’avait aimée profondément pendant 40 ans, avant de sombrer dans la perversion pendant 10 ans. « Je l’ai énormément aimée comme je l’aime toujours », a-t-il dit, ajoutant qu’il avait tout gâché par ses actes.

Les réactions

La déclaration de Dominique Pélicot a suscité des réactions diverses dans la salle d’audience. Certains des co-accusés ont manifesté leur agitation face aux propos de Pélicot, notamment lorsqu’il a suggéré que tous ceux présents dans la salle étaient également coupables. Son avocat a qualifié cette phase du procès de « processus confessionnel », indiquant que les aveux de Pélicot étaient une étape vers la vérité complète.

Gisèle Pélicot, son ex-femme, a également pris la parole. Elle a exprimé son choc et sa douleur, affirmant qu’elle n’aurait jamais imaginé que l’homme en qui elle avait toute confiance pendant 50 ans pouvait commettre de tels actes. Cette confrontation directe entre les deux ex-époux a été un moment fort du procès, révélant l’ampleur des dégâts causés par les actions de Pélicot.

Dominique Pélicot et les cinquante hommes qu’il aurait recrutés sur Internet sont jugés pour viols aggravés, un crime passible de 20 ans de réclusion criminelle. L’affaire soulève de nombreuses questions sur la soumission chimique et la manipulation, des thèmes qui ont marqué les débats publics ces dernières années. La prise de parole de Pélicot et ses aveux pourraient influencer le cours du procès et la perception des accusés.

La complexité de cette affaire réside dans les circonstances entourant les crimes, la dynamique des relations de pouvoir, et l’impact sur les victimes. Le procès, qui a débuté le 2 septembre et devrait se poursuivre jusqu’au 20 décembre, promet d’apporter davantage de révélations sur les mécanismes de l’emprise et de la perversion.

Le cas de Dominique Pélicot est emblématique de la manière dont des individus peuvent exercer une emprise sur leur entourage, en utilisant des méthodes insidieuses de manipulation et de soumission. Sa prise de parole lors du procès, ses aveux et sa demande de pardon, suscitent des interrogations sur la nature de la perversion, la responsabilité individuelle, et la possibilité de rédemption.

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