Les ministres de l’éducation, Elisabeth Borne, et de l’enseignement supérieur, Philippe Baptiste, ont convoqué le président de Galileo, Marc-François Mignot Mahon, afin d’obtenir des explications. Suite à cette rencontre, ils ont annoncé le lancement d’une inspection interministérielle visant à éclaircir les pratiques du groupe et assurer une plus grande transparence dans le fonctionnement des établissements privés à but lucratif.
Des accusations basées sur de nombreux témoignages
L’affaire a été révélée par le livre « Le Cube » de Claire Marchal, une enquête approfondie sur les rouages du groupe Galileo. Fondé sur 150 témoignages et des documents exclusifs, l’ouvrage met en lumière :
- Des frais d’inscription très élevés, allant de 5 000 à 10 000 euros par an.
- Une baisse du nombre d’heures de cours, avec un programme pédagogique réduit.
- Des enseignants sous-payés et des conditions de travail dégradées.
- Des classes surchargées, mettant en péril la qualité de l’enseignement.
- Une optimisation financière qui favorise le rendement à la formation.
Le système repose sur un outil clé : « Le Cube », un logiciel de gestion qui permet d’optimiser le remplissage des classes et de réduire les coûts au maximum. Une stratégie qui, selon l’enquête, aurait transformé ces écoles en « usines à étudiants », où la rentabilité prime sur la qualité.
Les écoles concernées
Le groupe Galileo détient plusieurs écoles prestigieuses en France et à l’international. Parmi elles :
- Cours Florent (théâtre et art dramatique)
- EM Lyon (commerce et management)
- Penninghen (art et design)
- Paris School of Business (business et management)
- Atelier de Sèvres (préparation aux écoles d’art)
Ces établissements, connus pour leur excellence, font désormais face à des critiques concernant la dégradation de leurs conditions d’enseignement.
Face à ces révélations, le gouvernement réagit. En plus de l’inspection annoncée, le dispositif Qualiopi, qui conditionne l’obtention des financements de l’apprentissage, sera renforcé. D’ici 2026, les critères d’évaluation de la qualité des formations seront plus stricts.
Par ailleurs, deux propositions de loi visent à mieux encadrer l’enseignement supérieur privé à but lucratif. Portées par les députés Emmanuel Grégoire (PS) et Jean Laussucq (Renaissance), elles pourraient imposer des règles plus strictes sur la transparence financière et la qualité des enseignements.
Le président de Galileo, Marc-François Mignot Mahon, a dû répondre aux accusations devant les ministres. L’entreprise se défend en affirmant que le livre repose sur des témoignages « essentiellement anonymes », et qu’aucune violation n’a été constatée. Cependant, les révélations s’ajoutent à une série d’enquêtes menées ces dernières années sur le fonctionnement du groupe.
Avec un secteur de l’enseignement privé en plein essor, la question de la régulation devient cruciale. Entre opportunités éducatives et logiques de profit, le modèle des grandes enseignes de l’éducation est plus que jamais scruté.
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