Imane Maarifi placée en garde à vue

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Imane Maarifi, une infirmière française, a été arrêtée ce 5 septembre 2024 à son domicile et placée en garde à vue dans le 8ᵉ arrondissement de Paris. Cette arrestation, liée à des accusations d’insultes et de menaces de mort, a provoqué une vague de soutien et de critiques contre les autorités, notamment parmi les défenseurs de la cause palestinienne et des militants des droits humains.

Son engagement à Gaza

Imane Maarifi est connue pour son engagement auprès des populations palestiniennes. En début d’année, elle a passé deux semaines dans un hôpital de Khan Younès, situé dans la bande de Gaza, où elle a apporté son aide au sein de l’ONG PalMed Europe. Durant ce séjour, elle a soigné de nombreuses victimes des attaques israéliennes, souvent dans des conditions extrêmes, avec un manque criant de ressources médicales. Son témoignage poignant à son retour en France, notamment devant l’Assemblée nationale, a permis de mettre en lumière les souffrances endurées par les civils palestiniens dans un contexte de violence continue.

Ce témoignage, largement relayé dans les médias, a rapidement fait d’elle une figure emblématique de la solidarité avec le peuple palestinien. Elle a décrit les scènes horribles auxquelles elle a assisté, notamment des enfants blessés, soignés dans des conditions indignes, et des hôpitaux constamment sous la menace des bombardements israéliens. Son courage a été salué par de nombreux militants et élus, comme le député Thomas Portes, qui a souligné son rôle crucial dans la sensibilisation du public aux réalités du terrain à Gaza.

L’arrestation et ses motifs

Le 5 septembre, à l’aube, les forces de police ont fait irruption chez Imane Maarifi. Devant sa famille, elle a été interpellée et conduite au commissariat du 8ᵉ arrondissement de Paris. Il lui est reproché d’avoir proféré des insultes et des menaces de mort dans le cadre d’une campagne visant à contester la tenue d’un événement controversé : le salon israélien de l’investissement et de l’immobilier, prévu à Paris le 8 septembre 2024. Cet événement, qui promeut l’acquisition de biens immobiliers en Israël, y compris dans les territoires palestiniens occupés, est considéré par certains comme une provocation politique, dans un contexte de tension croissante autour de la question israélo-palestinienne.

Les organisateurs du salon ont porté plainte, accusant Imane Maarifi d’avoir tenu des propos menaçants lors d’un appel téléphonique. Selon les proches de l’infirmière, elle aurait simplement exprimé son désaccord avec la tenue de cet événement, dénonçant le vol de terres palestiniennes et l’illégalité des colonies israéliennes selon le droit international. Malgré cela, son intervention aurait suffi à déclencher une perquisition et une garde à vue, ce qui a suscité l’indignation de nombreux défenseurs des droits humains.

Une arrestation perçue comme une intimidation

Pour ses soutiens, cette arrestation n’a d’autre but que de faire taire une voix critique de la politique israélienne en Palestine. Le député Thomas Portes, qui avait reçu Imane Maarifi à l’Assemblée nationale pour recueillir son témoignage, a dénoncé une tentative d’intimidation. Selon lui, l’arrestation de cette infirmière est une « tentative de répression des voix de la paix » qui dénoncent le génocide en cours à Gaza.

D’autres personnalités politiques, comme Ersilia Soudais, députée du Nouveau Front Populaire, se sont rendues au commissariat pour s’assurer des conditions de détention d’Imane Maarifi. Elles ont exprimé leur solidarité avec l’infirmière, qualifiant son arrestation de scandaleuse et réclamant sa libération immédiate. Pour Mathilde Panot, une autre députée de gauche, cette arrestation est une tentative de criminalisation des personnes qui osent dénoncer les violences israéliennes en Palestine.

L’arrestation d’Imane Maarifi s’inscrit dans un climat de répression accrue contre les militants pro-palestiniens. Ces derniers mois, plusieurs personnalités et organisations dénonçant la politique d’Israël ont fait l’objet de sanctions et de poursuites judiciaires. Des manifestations en soutien à la Palestine ont été interdites, des militants censurés, et certains événements pro-palestiniens ont été annulés sous la pression des autorités.

Imane Maarifi avait déjà été visée par des mesures répressives. En avril dernier, lors d’un match de football auquel assistait Emmanuel Macron, elle s’était vue confisquer un drapeau palestinien alors qu’elle tentait de remettre au président un document rédigé par des médecins, témoignant des horreurs qu’elle avait observées à Gaza. Cet épisode avait déjà montré la volonté des autorités de limiter la visibilité des soutiens à la cause palestinienne.

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