La loi Evin, un cadre très précis
Pour rappel, la loi Evin interdit toute communication valorisant la consommation d’alcool, notamment dans un cadre festif, séduisant ou familial. Elle autorise uniquement des publicités très neutres, centrées sur des éléments objectifs comme l’origine du produit ou son élaboration. José Garcia, en apparaissant dans une vidéo souriante et complice pour promouvoir ce vin, a franchi cette ligne rouge.
Un produit à son image, mais ce n’est pas le problème
Ce qui a posé problème, ce n’est ni la création du vin, ni le fait que la bouteille affiche le nom et le visage de l’acteur. Ce genre de stratégie marketing est encore tolérée en France, même si elle reste très encadrée. Ce qui a été sanctionné, c’est la participation active de l’acteur à une campagne de communication diffusée sur les réseaux sociaux et sur le site neo.tv.
L’argument de l’acteur, qui a expliqué avoir agi avec « naïveté » sans mesurer la portée juridique de son geste, n’a pas convaincu les juges.
José Garcia n’est pas le seul à avoir été visé. La société Et Alors, qui produit le vin et exploite la marque Les Niçois, a écopé d’une amende de 20 000 euros, dont 10 000 avec sursis pour son directeur général. Le site neo.tv a lui aussi été condamné à 10 000 euros, tout comme Vinalia, une boutique en ligne, sanctionnée à hauteur de 5 000 euros avec sursis.
Une décision saluée par les associations
L’affaire a été portée devant les tribunaux par Addictions France, une association engagée contre l’alcoolisme et les dépendances. Elle a salué la décision, en soulignant que ce type de communication participe à banaliser la consommation d’alcool, notamment auprès des jeunes.
Son représentant, Franck Lecas, a toutefois regretté que le tribunal n’aille pas plus loin, en interdisant par exemple l’usage du nom de l’acteur sur les étiquettes. Un appel pourrait donc être envisagé dans les semaines à venir.
Ce n’est pas la première fois qu’une marque mise sur une personnalité pour faire parler de ses produits alcoolisés. Mais dans le cas de José Garcia, ce choix s’est révélé risqué. L’acteur, bien qu’ayant simplement prêté son image, s’est retrouvé au cœur d’un débat juridique et moral.
Et même s’il ne possède ni les vignes, ni n’a participé à l’élaboration du vin, sa présence dans la vidéo promotionnelle a suffi pour déclencher une procédure. Ce type de cas pourrait d’ailleurs faire jurisprudence.
Le vin « Rosé Garcia » toujours en vente
Malgré la décision du tribunal, le vin en question n’est pas interdit à la vente. Il reste commercialisé par la société Et Alors, sous la marque Les Niçois. La bouteille affiche toujours le nom et le visage de José Garcia, même si une procédure pourrait venir remettre cela en cause.
Cette affaire rappelle à toutes les personnalités publiques qu’en France, faire la promo d’un alcool, même pour son propre compte, peut coûter cher. La justice vient ici de poser un cadre clair : participer activement à une communication valorisante autour d’une boisson alcoolisée reste interdit, même si c’est pour un produit à son nom.
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