Kenneth Law, 59 ans, vendait des kits de suicide en ligne

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L’affaire Kenneth Law, un ancien cuisinier canadien de 59 ans, a choqué le monde entier lorsqu’il a été arrêté en mai 2023. Accusé d’avoir vendu des kits de suicide en ligne, il aurait expédié plus de 1 200 colis contenant des substances dangereuses à travers le monde. Ce commerce mortel, qui s’est déroulé sur plusieurs années, a conduit à de nombreux décès, provoquant une vague d’enquêtes internationales et des poursuites judiciaires.

Une sombre affaire internationale

Entre 2020 et 2023, Kenneth Law aurait ciblé des personnes fragiles, souvent en détresse psychologique, à qui il envoyait des colis contenant un produit chimique mortel. Ce produit, le nitrite de sodium, est normalement utilisé dans l’industrie alimentaire comme additif pour la conservation des viandes. Cependant, lorsqu’il est ingéré en grande quantité, il devient un poison capable d’entraîner la mort en réduisant le taux d’oxygène dans le sang.

Le commerce de Kenneth Law s’est étendu à plus de 40 pays, touchant des milliers de personnes. Parmi les pays les plus touchés, on retrouve le Royaume-Uni, où 272 personnes ont acheté ses produits, et 88 d’entre elles sont décédées. En Nouvelle-Zélande, un lien a été établi entre ces kits de suicide et au moins cinq décès. L’Italie et d’autres pays européens sont également concernés par cette affaire glaçante.

En septembre 2024, la famille de Jeshennia Bedoya Lopez, une jeune femme de 18 ans qui s’est suicidée en 2022, a décidé de poursuivre Kenneth Law en justice. Les parents de la victime réclament 2 millions de dollars canadiens (environ 1,3 million d’euros) à l’ancien cuisinier ainsi qu’à plusieurs médecins qui avaient soigné leur fille pour dépression. Selon eux, Kenneth Law a délibérément facilité la mort de leur fille en lui fournissant un produit chimique mortel via son site internet.

En parallèle des accusations criminelles, plusieurs médecins qui avaient suivi Jeshennia sont également mis en cause pour n’avoir pas correctement diagnostiqué son état mental. La famille estime que leur fille aurait dû recevoir un soutien psychiatrique plus approprié pour prévenir sa tragédie.

Kenneth Law, qui nie toujours les accusations portées contre lui, justifie ses actions par des raisons économiques. Face à une dette importante accumulée durant la pandémie de Covid-19, l’ancien cuisinier aurait commencé à vendre ces produits dangereux sur Internet pour subvenir à ses besoins. Il a déclaré lors de son arrestation : « J’avais besoin d’une source de revenus. J’espère que vous pouvez comprendre ».

Ce commerce macabre aurait débuté en 2020, après que Kenneth Law ait déclaré faillite, accumulant des dettes s’élevant à plus de 120 000 euros. Il aurait alors exploité la vente de ce nitrite de sodium comme une solution à ses problèmes financiers, ignorant, selon ses dires, l’utilisation finale de ses produits par les acheteurs.

Les autorités canadiennes ont inculpé Kenneth Law de 14 chefs d’accusation de meurtre avec préméditation. Il est également poursuivi pour aide au suicide, des accusations graves qui pourraient le conduire à la réclusion à perpétuité. Son procès, qui devrait s’ouvrir en 2025, sera suivi de près par de nombreuses familles endeuillées.

Les enquêteurs continuent de remonter la piste des colis envoyés par Kenneth Law dans divers pays. En France, une trentaine d’acheteurs ont été identifiés, mais aucune enquête n’a encore été ouverte. D’autres pays, comme l’Irlande, ont recensé des décès liés à ces kits de suicide, sans toutefois déclencher d’investigations criminelles. Le nombre total de victimes de Kenneth Law pourrait encore augmenter à mesure que de nouvelles informations sont découvertes.

Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la responsabilité des plateformes en ligne qui permettent la vente de produits dangereux. Certains produits vendus par Kenneth Law étaient disponibles sur des sites comme Amazon, renforçant le débat sur la régulation des produits chimiques dangereux en ligne.

Des forums pro-suicide ont également facilité l’accès à ces substances, devenant des espaces où des utilisateurs vulnérables échangent des conseils sur les méthodes pour mettre fin à leurs jours. L’utilisation croissante du nitrite de sodium dans ces contextes inquiète particulièrement les autorités, qui doivent désormais trouver des solutions pour mieux encadrer ces échanges en ligne.

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