Les enquêteurs l’ont extrait de sa cellule à Fleury-Mérogis pour le placer en garde à vue. Il est soupçonné d’avoir aidé Amra dans sa cavale après leur cohabitation dans une cellule de la prison de la Santé en 2022.
Des liens avec une organisation criminelle
Koba LaD, Marcel Junior Loutarila, est dans le viseur des enquêteurs à cause de ses connexions présumées avec la Black Manjak Family, un label musical basé en Normandie. Ce groupe, selon les autorités, est aussi une structure criminelle impliquée dans le trafic de stupéfiants et des opérations violentes, dont l’évasion d’Amra.
Plusieurs proches du rappeur ont déjà été mis en examen dans cette affaire. Parmi eux, Hervé M., cofondateur du label, et Nixon M., son frère, soupçonné d’avoir participé à l’attaque du fourgon pénitentiaire. Nixon est mort en novembre 2024 dans un accident de voiture alors qu’il était surveillé par les forces de l’ordre.
Koba LaD n’est pas un inconnu pour la justice. En janvier 2025, il a été condamné à 15 mois de prison ferme pour avoir violemment agressé son ancien manager. Il est aussi mis en examen pour homicide involontaire aggravé, après un accident à Créteil en septembre 2024 qui a coûté la vie à un passager.
Aujourd’hui, ce sont ses échanges depuis la prison avec d’autres suspects qui intriguent les enquêteurs. Certains messages interceptés laissent penser qu’il aurait pu participer à l’organisation ou au soutien logistique de la cavale de Mohamed Amra.
L’affaire Amra : une cavale sanglante
Le 14 mai 2024, Mohamed Amra est extrait de sa cellule pour être présenté à un juge. Sur la route, au péage d’Incarville, son fourgon est attaqué à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut. Deux agents pénitentiaires sont tués, trois autres grièvement blessés. C’est le début d’une cavale de plusieurs mois, orchestrée avec minutie.
Amra est finalement localisé et arrêté en Roumanie, en février 2025. Il s’y cachait sous une fausse identité, les cheveux teints, prêt à subir une chirurgie esthétique avant de fuir vers la Colombie.
Depuis mai 2024, les services spécialisés dans le grand banditisme ont mobilisé d’énormes moyens : écoutes téléphoniques, surveillance technique, perquisitions multiples. L’enquête est menée par trois juges d’instruction, épaulés par la brigade des fraudes aux moyens de paiement et la sous-direction antiterroriste.
En tout, 28 personnes ont été mises en examen, dont certaines pour des rôles clés dans l’évasion, d’autres pour avoir simplement facilité la cavale ou blanchi l’argent.
Le rôle de Koba LaD reste à clarifier
Les enquêteurs veulent comprendre s’il a joué un rôle actif ou s’il s’est contenté de relayer des informations. Ses liens avec les têtes du réseau et ses fréquentations en détention ne passent pas inaperçus. Pour l’instant, il est entendu comme suspect et reste présumé innocent.
Ce coup de filet est le quatrième depuis l’arrestation d’Amra. Et vu l’ampleur du réseau, d’autres interpellations pourraient suivre dans les semaines à venir.
Affaire à suivre
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