La CGE, la CDEFI et France Universités alertent sur les coupes budgétaires

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Alors que l’examen du budget 2025 approche, les principales instances de l’enseignement supérieur en France, à savoir la Conférence des Grandes Écoles (CGE), la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs (CDEFI) et France Universités, tirent la sonnette d’alarme. Ces institutions ont publié un communiqué commun le 22 octobre 2024, exprimant leurs préoccupations concernant les coupes budgétaires prévues pour l’apprentissage, un secteur clé pour la formation des jeunes diplômés.

Des économies sur l’apprentissage en vue

Les trois entités dénoncent l’augmentation des propositions parlementaires visant à réaliser des économies sur l’apprentissage, allant au-delà des réductions budgétaires déjà prévues par le Gouvernement. L’aide à l’embauche des apprentis, estimée à 6 000 euros, pourrait être réduite ou même supprimée, une mesure qui inquiète particulièrement les acteurs de l’enseignement supérieur.

L’apprentissage est perçu comme un élément crucial pour faciliter l’accès à des études supérieures, particulièrement pour les jeunes issus de milieux modestes. Cette voie de formation permet à de nombreux étudiants de poursuivre leurs études grâce à une rémunération et à la gratuité des frais de scolarité, des avantages jugés essentiels par les signataires du communiqué.

L’apprentissage, un levier d’inclusion sociale et professionnelle

Pour la CGE, la CDEFI et France Universités, l’apprentissage constitue un véritable levier d’ascension sociale. Grâce à ce dispositif, des étudiants qui ne pourraient pas envisager de longues études pour des raisons financières peuvent accéder à des formations qualifiantes et à des diplômes dans des établissements parfois onéreux.

Selon les chiffres présentés par les acteurs de l’enseignement supérieur, 60 % des étudiants n’auraient pas pu poursuivre leurs études sans l’apprentissage. De plus, 53 % des jeunes ayant suivi ce parcours ont évité l’échec scolaire grâce à cette combinaison d’enseignement académique et d’expérience professionnelle.

Répondre à la pénurie de jeunes diplômés qualifiés

Les besoins en diplômés qualifiés sont pressants dans plusieurs secteurs économiques, notamment dans les domaines de l’ingénierie, où le manque de jeunes talents est particulièrement criant. La CDEFI rappelle qu’il manque chaque année environ 20 000 ingénieurs pour répondre aux exigences du marché du travail.

Dans un contexte de pénurie de jeunes diplômés, l’apprentissage est perçu comme une solution efficace. Il permet aux entreprises, et en particulier aux PME, de recruter, former et fidéliser des jeunes talents qu’elles auraient difficilement pu attirer autrement.

Des propositions pour concilier économies et maintien de la qualité

Conscients des impératifs budgétaires, la CGE, la CDEFI et France Universités reconnaissent la nécessité de réaliser des économies. Toutefois, elles soulignent qu’il est possible de le faire sans pénaliser les étudiants et apprentis. Les signataires proposent plusieurs pistes pour cibler les économies tout en maintenant la qualité des formations. Voici quelques-unes des propositions mises en avant :

1. Travailler sur les niveaux de prise en charge (NPC)

Les niveaux de prise en charge des formations en apprentissage doivent être évalués objectivement. Les acteurs de l’enseignement supérieur insistent sur l’importance d’un calcul rigoureux des coûts de formation, mettant en garde contre une approche purement comptable des économies à réaliser.

2. Sélection rigoureuse des formations éligibles aux aides

Il est proposé de conditionner les aides à l’apprentissage à une accréditation des formations ou à une évaluation des établissements, opérée sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur. Cette mesure permettrait de garantir que les fonds publics sont utilisés pour des formations de qualité, tout en évitant que des établissements privés lucratifs ne profitent indûment du système.

3. Prioriser les formations de qualité

Les trois institutions souhaitent que l’apprentissage continue à être une opportunité de formation, notamment pour éviter le risque de désillusions chez les étudiants. Si des réformes passées ont pu favoriser l’essor d’établissements à but lucratif, les signataires insistent sur le besoin de réorienter les ressources vers les formations véritablement qualifiantes et bénéfiques pour les apprenants.

Un enjeu crucial pour l’avenir des jeunes

Les inquiétudes soulevées par la CGE, la CDEFI et France Universités témoignent de l’importance de préserver l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. Ce modèle, qui allie études et travail en entreprise, constitue une filière d’excellence, autant pour l’insertion professionnelle des jeunes que pour répondre aux besoins du marché du travail en jeunes diplômés qualifiés.

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