En 2024, les exportations chinoises ont dépassé 25 450 milliards de yuans (environ 3 400 milliards d’euros), enregistrant une croissance de 7,1 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre illustre la résilience de la deuxième économie mondiale, malgré une consommation intérieure faible et une crise immobilière persistante.
Les importations, bien que plus modestes, ont également progressé de 2,3 %, atteignant 18 390 milliards de yuans (environ 2 390 milliards d’euros). Ces performances commerciales se traduisent par un excédent commercial historique de près de 1 000 milliards de dollars.
Des exportations en hausse malgré des défis économiques
Malgré un ralentissement de la consommation intérieure et une faible reprise post-pandémie, les exportations chinoises se sont imposées comme un moteur essentiel de la croissance économique. Les exportations ont notamment bondi de 10,7 % en décembre 2024 par rapport à décembre 2023, dépassant les attentes des économistes.
Ce dynamisme s’explique en partie par l’anticipation de hausses des droits de douane par certaines entreprises étrangères, notamment aux États-Unis, sous le mandat de Donald Trump. Ces entreprises ont intensifié leurs commandes pour constituer des stocks avant l’entrée en vigueur des nouvelles taxes.
Les performances chinoises ne se limitent pas aux États-Unis. Le commerce avec les pays asiatiques membres de l’ASEAN a augmenté de 9 % en 2024, renforçant l’influence économique de la Chine dans la région. De plus, les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie ont atteint 240 milliards d’euros, un record absolu, malgré les sanctions internationales contre Moscou.
Dans certains secteurs, tels que l’automobile, l’acier et les appareils électroménagers, les exportations en volume ont progressé plus rapidement que leur valeur, soulignant la forte concurrence sur les prix. Ce phénomène alimente les critiques selon lesquelles la Chine exporte sa déflation, en exerçant une pression à la baisse sur les prix mondiaux.
Des tensions commerciales en perspective avec les états-unis
L’administration de Donald Trump, qui a promis d’augmenter les droits de douane sur les importations chinoises à 60 %, pourrait perturber cette dynamique en 2025. Bien que ces mesures visent à réduire le déficit commercial des États-Unis avec la Chine, elles risquent d’alimenter de nouvelles tensions économiques entre les deux puissances.
Pour se préparer à ces turbulences, la Chine pourrait utiliser plusieurs stratégies, notamment :
- Dévaluer le yuan pour rendre ses exportations plus compétitives. Depuis novembre 2024, la monnaie chinoise a déjà perdu 4 % de sa valeur par rapport au dollar.
- Diversifier ses marchés en augmentant ses exportations vers d’autres pays, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
- Contourner les sanctions en utilisant des pays tiers, comme le Vietnam ou le Mexique, pour réexporter ses produits.
Une dépendance à l’exportation qui persiste
Malgré ces succès, l’économie chinoise reste largement dépendante de ses exportations, alors que la consommation intérieure peine à décoller. Les ménages chinois, marqués par la crise immobilière et un système de protection sociale limité, restent prudents dans leurs dépenses. Cette situation freine les efforts de Pékin pour rééquilibrer son économie en faveur de la demande intérieure.
Les économistes estiment que pour réduire sa dépendance à l’exportation, la Chine devra adopter des réformes structurelles, notamment pour soutenir la consommation et renforcer la confiance des ménages. Des mesures de relance budgétaire ciblées pourraient également être nécessaires pour maintenir un niveau de croissance stable à moyen terme.
Avec un commerce extérieur total atteignant 43 850 milliards de yuans (environ 5 841 milliards d’euros), la Chine consolide sa position de premier exportateur mondial. Ses performances en 2024 rappellent son rôle central dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, mais elles soulignent également les défis croissants liés aux tensions commerciales et à la transformation de son modèle économique.
