La directrice de l’École Supérieure Occitane a arnaqué 90 étudiants

C’est une affaire qui a fait grand bruit dans le monde de l’éducation. La directrice de l’École Supérieure Occitane (ESO) a été reconnue coupable d’avoir escroqué 90 étudiants en leur vendant de faux diplômes de bachelor. Pour ces jeunes, l’annonce a eu l’effet d’une bombe : leur formation n’était pas reconnue, et leur avenir professionnel s’est soudainement obscurci.
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Le tribunal correctionnel d’Albi a donc tranché : la directrice a été condamnée à trois ans de prison, dont un avec sursis, et devra verser 550 000 euros aux victimes. Une sanction qui tente de réparer le préjudice subi par ces étudiants floués.

Un faux bachelor vendu à prix fort

Depuis 2020, l’École Supérieure Occitane proposait des formations dans l’immobilier, la gestion bancaire, le tourisme ou encore l’assurance. Chaque année, les étudiants devaient débourser 4 500 euros pour obtenir un bachelor, censé leur ouvrir les portes du marché du travail.

Mais la réalité était tout autre. L’établissement n’avait jamais obtenu l’agrément pour ces formations Bac+3. Les diplômes remis aux élèves étaient donc sans valeur. Certains d’entre eux n’ont découvert la supercherie qu’au moment de chercher un emploi ou de s’inscrire dans d’autres écoles.

Lors de son procès, la directrice a tenté de minimiser les faits en parlant d’un problème temporaire. Une défense balayée par l’avocat des victimes : « Elle savait très bien ce qu’elle faisait ». Pour les étudiants trompés, cette arnaque a eu des conséquences lourdes.

Leïla, l’une des 24 victimes s’étant portées partie civile, raconte :

« On a perdu une année entière, nos projets ont été remis en question. Aujourd’hui, quand je postule à une formation, je vérifie toujours la reconnaissance du diplôme. Cette expérience nous a traumatisés. »

D’autres ont vu leurs rêves s’effondrer. Une ancienne étudiante en tourisme explique avoir investi 13 000 euros dans son année d’études et son logement. Après la découverte de l’arnaque, elle s’est retrouvée sans perspectives professionnelles et enchaîne aujourd’hui des petits contrats précaires.

Une dette colossale et une interdiction de gestion

Outre l’escroquerie, la justice a découvert que l’école devait 1,4 million d’euros à l’État en cotisations impayées et subventions non justifiées. La directrice touchait un salaire de 4 900 euros par mois, alors que ses étudiants luttaient pour financer leurs études.

Face à ces irrégularités, le tribunal a prononcé une interdiction de gérer une entreprise à son encontre. Une décision logique, d’autant plus qu’elle avait déjà été condamnée pour des faits similaires en 2018.

Des solutions pour les étudiants floués

Face à ce scandale, les autorités académiques ont tenté de réparer les dégâts. Un partenariat a été mis en place avec le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Montpellier. Les étudiants concernés pourront passer des examens de rattrapage pour valider un véritable diplôme.

Si cette initiative offre une seconde chance à certains, beaucoup restent amers. « C’est bien, mais ça ne remboursera jamais les années perdues », soupire un ancien étudiant.

Cette affaire rappelle l’importance de vérifier la reconnaissance des diplômes avant de s’engager dans une formation. Dans un marché de l’enseignement supérieur de plus en plus concurrentiel, certaines écoles peu scrupuleuses n’hésitent pas à jouer avec l’avenir des étudiants.

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