La fédération internationale de boxe maintient que Imane Khelif et Lin Yu-ting sont des hommes

iab imane homme

La Fédération internationale de boxe (IBA) a récemment intensifié la polémique autour des boxeuses Imane Khelif et Lin Yu-ting en affirmant, lors d’une conférence de presse tenue à Paris, que ces athlètes, bien qu’inscrites en tant que femmes, sont en réalité des hommes sur la base de tests biologiques controversés. Cette déclaration intervient dans un contexte de tension croissante entre l’IBA et le Comité international olympique (CIO), qui soutient la participation des boxeuses aux Jeux olympiques de Paris 2024, en contestant les méthodes et conclusions de l’IBA.

Contexte et accusations

Imane Khelif, une boxeuse algérienne, et Lin Yu-ting, une boxeuse taïwanaise, sont au cœur d’une controverse initiée par des tests sanguins effectués lors des Championnats du monde de boxe féminine 2022 à Istanbul et réitérés en 2023 à New Delhi. Selon l’IBA, ces tests ont révélé la présence de chromosomes XY, habituellement associés au sexe masculin. L’organisation a ainsi conclu que les deux athlètes étaient biologiquement des hommes, une affirmation qui a conduit à leur exclusion des Mondiaux 2023, suscitant de vives réactions de la part du CIO et des organisations de défense des droits des femmes.

Lors d’une conférence de presse tenue à Paris lundi 5 août 2024, Kremlev a déclaré : 

Les tests montrent qu’ils étaient des hommes […] Nous ne vérifions pas ce qu’ils ont entre les jambes. Nous ne savons pas s’ils sont nés comme ça, ou si certains changements ont été apportés

Le Dr Filippatos a ajouté que :

le laboratoire dit que ces boxeurs sont des hommes

Le CIO, par l’intermédiaire de son porte-parole Mark Adams, a rejeté les résultats de l’IBA, affirmant qu’Imane Khelif est :

née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que femme

Le CIO a souligné que la détermination du sexe d’un athlète ne devrait pas reposer uniquement sur des tests biologiques mais également prendre en compte des facteurs légaux et sociaux. Cette position est soutenue par de nombreux experts et militants des droits humains, qui critiquent l’approche de l’IBA comme étant simpliste et déshumanisante.

Critiques et enjeux politiques

La controverse a également pris une dimension politique internationale. Des figures politiques telles que Donald Trump et la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont critiqué la participation des boxeuses, affirmant que les combats ne se déroulent pas « sur un pied d’égalité ». Cette affaire illustre la complexité des questions de genre dans le sport, où les lignes entre la biologie, l’identité et l’égalité des chances sont de plus en plus floues.

Lors de la conférence de presse de l’IBA, le président Umar Kremlev a tenu des propos virulents contre le CIO, accusant son président, Thomas Bach, de « sodomie » en raison de ce qu’il considère comme une dérision de la boxe féminine et des valeurs chrétiennes lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Ces déclarations ont été perçues comme une tentative de détourner l’attention des critiques envers l’IBA et de renforcer le soutien parmi ses partisans en jouant sur des divisions culturelles et politiques.

Conséquences pour les athlètes et le sport

Pour les boxeuses impliquées, l’affaire a eu des conséquences personnelles profondes. Imane Khelif a décrit l’impact émotionnel et psychologique de la controverse, appelant à la retenue et à la protection des principes olympiques. Elle a exhorté le public à cesser de harceler les athlètes, soulignant que cela a des effets dévastateurs.

La situation met également en lumière les défis auxquels sont confrontées les organisations sportives internationales lorsqu’il s’agit de questions de genre. Le modèle actuel, qui repose largement sur des tests biologiques, est de plus en plus remis en question. Les critiques demandent un retour à des approches basées sur la science et les preuves, tout en respectant les droits humains et l’identité des athlètes.

L’IBA a annoncé qu’elle attribuerait une récompense à Angela Carini, une boxeuse italienne qui avait perdu contre Khelif, comme si elle avait été déclarée championne olympique. Cette décision, perçue comme une tentative de réparation symbolique, souligne la complexité de la situation et les dilemmes éthiques auxquels est confrontée la fédération.

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