La lettre du suicide de Lindsay a été écrite par une amie

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Le drame du suicide de Lindsay, une adolescente de 13 ans harcelée dans son collège de Vendin-le-Vieil, continue de bouleverser l’opinion publique. Un nouveau rebondissement vient d’émerger dans cette affaire tragique : la lettre d’adieu laissée par Lindsay n’aurait pas été rédigée par elle, mais par sa meilleure amie. Cette révélation, tirée d’une expertise graphologique demandée par le juge d’instruction, soulève de nombreuses questions sur le contexte exact de la mort de la jeune fille.

L’affaire du suicide de Lindsay

Le 12 mai 2023, le corps sans vie de Lindsay est découvert dans sa chambre, pendue, après des mois de harcèlement scolaire. L’adolescente, victime de moqueries et d’insultes répétées, notamment sur les réseaux sociaux, a fini par commettre l’irréparable, laissant derrière elle une lettre déchirante adressée à ses parents.

Dans ce texte bouleversant, Lindsay évoquait son incapacité à continuer à vivre sous le poids des attaques quotidiennes :

Chers parents, si vous lisez cette lettre, c’est que je suis sûrement partie. Je n’en pouvais plus des insultes matin et soir, des moqueries, des menaces.

Ces mots avaient suscité une immense émotion dans tout le pays et relancé le débat sur le harcèlement scolaire et les failles du système éducatif.

Une lettre d’adieu écrite par une autre main

Cependant, un rapport graphologique, commandé par le juge d’instruction en charge de l’affaire, vient bouleverser cette version. Selon les conclusions de l’experte, la lettre d’adieu qui avait tant marqué les esprits n’a pas été écrite par Lindsay, mais par sa meilleure amie. Cette découverte étonnante a été révélée par Le Parisien et relance l’enquête sur les circonstances entourant ce tragique événement.

La graphologue mandatée pour examiner les écritures des deux adolescentes a formellement établi que l’autrice de la lettre n’était pas Lindsay, mais son amie, qui est elle-même partie civile dans cette affaire et se déclare également victime de harcèlement scolaire. Cette dernière avait d’ailleurs nié à plusieurs reprises avoir eu connaissance des intentions suicidaires de son amie, notamment lors d’une apparition télévisée fin mai 2023.

Le rapport d’expertise ne se contente pas d’identifier l’auteur de la lettre. Il soulève aussi des interrogations sur la nature de la relation entre Lindsay et son amie. Le procès-verbal parle d’une « relation amicale ambiguë », décrivant cette dernière comme une adolescente « ayant des tendances suicidaires qu’elle diffuserait auprès des autres collégiennes ». Cette relation complexe entre les deux jeunes filles, marquée par le harcèlement qu’elles subissaient toutes deux, pourrait avoir influencé la rédaction de la lettre.

Une autre question cruciale reste en suspens : Lindsay était-elle au courant de la rédaction de cette lettre ? L’avocat de la famille, Pierre Debuisson, a déclaré au Figaro être « très surpris » par ces nouvelles informations, mais il souligne que cela ne remet en rien en cause le harcèlement subi par Lindsay, ni les multiples appels à l’aide de sa famille.

La lettre d’adieu avait été retrouvée par le beau-père de Lindsay plusieurs mois avant son suicide, cachée sous le matelas de l’adolescente. Cette découverte s’était faite en février 2023, bien avant la tragédie du 12 mai, et la mère de Lindsay avait même envoyé une copie de cette lettre à l’Inspection académique de Lille pour alerter sur la gravité de la situation.

Ce document accablant dénonçait non seulement le harcèlement que subissait Lindsay, mais aussi l’inaction des responsables de l’établissement scolaire. Le contenu de la lettre avait d’ailleurs été largement repris par les médias, mettant en lumière les failles du système de protection contre le harcèlement scolaire.

Un rebondissement qui ne change pas l’essentiel

Malgré ce retournement inattendu, les éléments principaux de l’affaire demeurent inchangés. Lindsay, harcelée quotidiennement par ses camarades de classe, n’a pas trouvé de soutien efficace, ni de la part de son collège, ni des autorités académiques. Ce manque de réaction a conduit sa famille à porter plainte contre le principal de l’établissement, l’accusant de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour protéger l’adolescente.

L’avocat de la famille a précisé que la question de l’auteur de la lettre n’était qu’un aspect mineur de l’affaire, soulignant que le véritable enjeu résidait dans les multiples appels à l’aide restés sans réponse pendant des mois.

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