La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé une baisse de 5 % du remboursement des médicaments par la Sécurité sociale à partir de 2025. Cette décision s’inscrit dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale, actuellement en discussion au Sénat. Cette mesure touchera également les consultations médicales, avec une évolution similaire du ticket modérateur, la part à la charge des patients ou de leurs complémentaires santé.
Les objectifs de la réforme
L’objectif principal de cette réforme est de réaliser 5 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de santé. Parmi les leviers identifiés pour atteindre cet objectif figurent :
- 1,2 milliard d’euros grâce à une baisse des prix des produits de santé.
- 600 millions d’euros d’économies dans les hôpitaux.
- 600 millions d’euros issus de mesures d’efficience dans les soins de ville.
Ces ajustements doivent permettre de préserver l’équilibre financier de l’Assurance Maladie tout en garantissant une prise en charge minimale pour les patients.
Une réforme contestée
La diminution du remboursement des médicaments risque de peser davantage sur les complémentaires santé, qui pourraient répercuter ces coûts supplémentaires sur leurs cotisations. Cela pourrait entraîner une augmentation des dépenses pour les patients, notamment pour ceux disposant de revenus modestes ou souffrant de pathologies chroniques.
La décision a suscité des réactions mitigées. Si le gouvernement insiste sur la nécessité d’assurer la soutenabilité des finances publiques, les professionnels de santé et les mutuelles expriment leurs inquiétudes. Certains redoutent une augmentation des inégalités d’accès aux soins, notamment pour les populations les plus vulnérables.
Une stratégie de contrôle des dépenses pharmaceutiques
La ministre de la Santé a confirmé un dépassement des dépenses pharmaceutiques de 1,2 milliard d’euros en 2024. Pour limiter ces excès, un dialogue a été engagé avec les industriels du secteur afin de trouver des solutions de compensation.
En cas d’échec, le gouvernement prévoit d’activer une clause de sauvegarde, obligeant les laboratoires pharmaceutiques à contribuer financièrement pour compenser ces dépassements.
Les trois niveaux actuels de remboursement des médicaments (65 %, 30 % et 15 %) seront abaissés dans les mêmes proportions, impactant ainsi l’ensemble des patients. Le projet initial prévoyait une réduction plus drastique, mais le gouvernement a finalement opté pour une mesure modérée afin de limiter l’impact sur les assurés.
La baisse des remboursements des médicaments s’inscrit dans une stratégie plus large de réorganisation des dépenses de santé. Le gouvernement souhaite renforcer l’efficience des soins, optimiser les ressources hospitalières et encourager les économies dans les soins de ville. Ces efforts s’accompagnent d’un dialogue avec les acteurs concernés pour garantir une mise en œuvre progressive et adaptée à la réalité du terrain.