L’Algérie a refusée 10 fois le retour de Brahim A. sur son sol

Brahim A., 37 ans, est un homme fiché pour radicalisation et condamné pour apologie du terrorisme. En situation irrégulière en France, il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cependant, l’Algérie, son pays d’origine, a refusé de le reprendre à dix reprises, bloquant ainsi son expulsion.
brahim a mulhouse

Depuis plusieurs mois, les autorités françaises avaient tenté d’obtenir un laissez-passer consulaire, indispensable pour concrétiser son expulsion. Toutefois, l’Algérie n’a jamais répondu favorablement aux demandes formulées par le gouvernement français.

Une attaque meurtrière à Mulhouse

Samedi après-midi, un attentat au couteau a secoué la ville de Mulhouse. L’assaillant, identifié comme Brahim A., aurait crié « Allah Akbar » avant de poignarder plusieurs personnes. Une victime civile a perdu la vie, tandis que cinq policiers municipaux ont été blessés, dont deux gravement.

Dès les premiers éléments de l’enquête, le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi du dossier. Une enquête a été ouverte pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « tentative d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Un profil connu des services de renseignement

Brahim A. était fiché au FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) et suivi de près par les services de renseignement. Il avait été condamné en 2023 à six mois de prison pour apologie du terrorisme, après avoir publié une vidéo appelant au djihad. Libéré avant la fin de sa peine, il avait ensuite été placé en centre de rétention administrative, puis assigné à résidence.

Son profil psychologique inquiétant avait été signalé par les experts : il présentait des troubles psychiatriques, notamment une schizophrénie diagnostiquée lors d’une expertise judiciaire.

L’Algérie accusée d’entraver les expulsions

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a pointé du doigt la responsabilité de l’Algérie dans l’impossibilité d’expulser Brahim A. « Nous avons sollicité à dix reprises l’Algérie pour qu’elle le reprenne, et elle a toujours refusé. C’est inacceptable. »

Ce refus récurrent illustre une difficulté persistante dans la coopération entre la France et l’Algérie sur les questions migratoires. Plusieurs cas similaires ont déjà été recensés par le passé, suscitant des tensions diplomatiques entre les deux pays.

Vers un durcissement des lois migratoires

Face à cet acte terroriste, le gouvernement français envisage de modifier le cadre juridique afin de renforcer les mesures de rétention de sûreté pour les individus représentant un risque. Bruno Retailleau a déclaré : « Nous devons pouvoir garder sous contrôle ces profils dangereux, même lorsque leur pays d’origine refuse de les reprendre. »

Des discussions sont en cours pour accélérer les expulsions d’étrangers sous OQTF et améliorer la coopération consulaire avec les pays d’origine des individus radicalisés.

Lire aussi : l’accord franco-algérien de 1968

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