L’Algérie remplace le français par l’anglais dans les études de médecine

Dès la rentrée 2025-2026, l’anglais deviendra la langue principale dans les facultés de médecine en Algérie. Ce changement marque une étape décisive dans la transformation linguistique du système universitaire algérien.
algerie francais medecine

Une réforme linguistique qui s’accélère dans le supérieur

L’Algérie passe à la vitesse supérieure dans sa politique de transition linguistique. Après l’introduction de l’anglais dans le primaire, c’est au tour des universités d’opérer un tournant. Le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé que les cours de première année en sciences médicales seront désormais dispensés en anglais.

Les facultés de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire sont concernées en priorité. Ce changement s’appliquera dès la rentrée universitaire 2025-2026. Il s’agit d’une mesure symbolique, puisque ces filières sont parmi les plus prestigieuses du pays.

Pour que cette réforme soit effective, le gouvernement mise sur une formation massive des enseignants. Ces derniers devront atteindre un niveau B2 ou C1 en anglais, selon le cadre européen de référence. Seuls ceux remplissant ces critères pourront assurer leurs cours en anglais.

Près de 58 000 enseignants ont déjà suivi une formation à l’anglais académique depuis 2022. Ils ont été accompagnés via trois dispositifs : l’intégration de cursus anglophones, des centres spécialisés et une plateforme numérique dédiée.

Le ministère prévoit également des modules d’anglais intensifs pour les étudiants, dès leur entrée en faculté. L’objectif est de leur permettre de suivre les cours sans blocage, même s’ils ont été scolarisés auparavant en français ou en arabe.

Une volonté d’ouvrir l’université algérienne à l’international

Ce changement de langue ne se limite pas à une logique pédagogique. Il s’inscrit dans une stratégie plus large, visant à accroître l’attractivité internationale des universités algériennes. En favorisant l’anglais, le pays espère faciliter les coopérations scientifiques et attirer davantage d’étudiants étrangers.

Cette réforme est également liée à la montée en puissance des universités de quatrième génération, pensées pour répondre aux standards internationaux. Elles sont aujourd’hui au nombre de 23 dans le pays et devraient jouer un rôle moteur dans cette transition.

Le français, langue en perte de vitesse

Cette nouvelle étape confirme le recul progressif du français dans le système éducatif algérien. Longtemps langue de l’enseignement supérieur, le français cède désormais la place à l’anglais dans les filières scientifiques.

Certains y voient un geste fort pour rompre symboliquement avec l’héritage colonial. D’autres dénoncent une marginalisation précipitée d’une langue encore largement utilisée dans les manuels, la recherche et les échanges internationaux francophones.

Un changement assumé par les autorités

Le ministère de l’Enseignement supérieur demande à chaque université de fournir un plan de transition linguistique d’ici le 17 avril 2025. Il devra préciser la formation des enseignants, les modules concernés, et les modalités de suivi pédagogique.

Le gouvernement affirme sa volonté de poursuivre cette dynamique dans d’autres disciplines. Les prochaines filières visées pourraient être l’ingénierie, l’informatique ou les sciences naturelles.

Un tournant pour la jeunesse algérienne

Pour les jeunes qui s’apprêtent à entrer en médecine, ce changement représente un vrai défi. Beaucoup n’ont pas été habitués à l’anglais au lycée. Mais cela pourrait aussi être une opportunité d’apprentissage concrète et utile, dans un monde académique et professionnel de plus en plus globalisé.

La généralisation de l’anglais dans les études médicales pourrait transformer les parcours, les carrières et même les ambitions des étudiants algériens, qui se tourneront plus facilement vers des formations, stages ou collaborations internationales.

Lire aussi : l’accord Franco-Algérien de 1968

Actualités

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar