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L’ancien PDG de l’enseigne de prêt-à-porter Abercrombie & Fitch, Michael Jeffries, a été arrêté et inculpé dans le cadre d’une enquête fédérale sur un vaste réseau de trafic sexuel et de proxénétisme. Selon le procureur fédéral de New York, Breon Peace, Jeffries est accusé d’avoir exploité sa position de pouvoir pour contraindre de jeunes hommes à participer à des fêtes sexuelles, une affaire qui a secoué l’industrie de la mode et mis en lumière des abus graves.
Une enquête de longue haleine
L’enquête, menée par les autorités fédérales à New York, porte sur des faits qui se sont déroulés entre 2008 et 2015. Michael Jeffries, accompagné de son compagnon Matt Smith et d’un troisième homme, Jim Jacobson, suspecté d’être un intermédiaire, auraient recruté de jeunes aspirants mannequins. Ces derniers étaient invités à des fêtes où ils étaient contraints de consommer des drogues, de l’alcool, et du Viagra avant d’être poussés à participer à des actes sexuels.
L’affaire a été révélée après une enquête menée par la BBC en 2023, au cours de laquelle plusieurs victimes ont témoigné de ces abus, déclarant qu’elles avaient été contraintes de signer des contrats de confidentialité pour garder le silence sur les événements auxquels elles avaient participé.
Un réseau organisé d’exploitation sexuelle
Le procureur Breon Peace a décrit ce système comme un réseau de promotion canapé dans lequel Mike Jeffries utilisait son pouvoir et ses relations pour recruter des jeunes hommes via des intermédiaires comme James Jacobson. Celui-ci, présenté comme un recruteur, parcourait le monde à la recherche de mannequins prometteurs, qu’il livrait ensuite à Jeffries et Smith. Les victimes étaient conduites dans les résidences du couple, à New York ou à l’étranger, notamment dans des hôtels situés en Angleterre, France, Italie et Maroc, où elles étaient forcées à participer à des relations sexuelles non consenties.
Selon l’acte d’accusation, les victimes qui n’étaient pas consentantes ou incapables de le faire en raison de leur état étaient quand même soumises à des contacts sexuels intrusifs et violents. Le procureur a également révélé que l’affaire repose sur de nombreux témoignages de victimes et de preuves matérielles corroborant les faits.
Un scandale qui éclate après des années de silence
L’arrestation de Michael Jeffries est survenue après des années de controverses entourant sa gestion de l’entreprise Abercrombie & Fitch. En 2014, Jeffries avait déjà été évincé de la société, recevant un parachute doré de 25 millions de dollars, après avoir fait l’objet de critiques pour avoir affirmé que les vêtements de la marque « n’étaient pas destinés aux personnes grosses ». Cette déclaration avait créé une onde de choc dans l’opinion publique, entraînant une réévaluation de l’image de l’entreprise, notamment en ce qui concerne l’utilisation de mannequins aux corps stéréotypés dans ses campagnes publicitaires.
L’enquête de la BBC en 2023 a marqué un tournant dans l’affaire. Plusieurs anciens mannequins d’Abercrombie ont révélé avoir subi des pressions sexuelles lors de ces fêtes organisées par Jeffries. Ces révélations ont également conduit à l’ouverture d’une procédure civile à New York contre l’entreprise elle-même, accusée d’avoir facilité l’exploitation de ces jeunes hommes en permettant à Jeffries de diriger ce réseau sous couvert de son rôle de PDG.
L’affaire a suscité de nombreuses réactions. Brittany Henderson, avocate représentant plusieurs plaignants, a souligné l’importance des arrestations, déclarant que cela représentait une « victoire monumentale » pour les aspirants mannequins qui avaient été victimes de ce réseau d’exploitation. Elle a ajouté que le combat ne s’arrêtait pas là et qu’il était impératif de tenir Abercrombie & Fitch pour responsable d’avoir permis ces abus.
Par ailleurs, l’avocat de Michael Jeffries, Brian Bieber, a indiqué que son client répondrait aux accusations « au tribunal et non dans les médias », tout en affirmant que Jeffries niait catégoriquement les faits qui lui étaient reprochés. Il a précisé qu’une défense plus détaillée serait présentée lorsque l’acte d’accusation serait rendu public.