L’automobiliste, Ariel Melki Chamoun, de 52 ans qui a tué Paul Varry a été mis en examen

paul varry cycliste

Un automobiliste de 52 ans est accusé d’avoir volontairement écrasé un cycliste après une altercation sur le boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement de la capitale. Le conducteur est désormais mis en examen pour homicide volontaire, une décision qui intervient à l’issue de 48 heures de garde à vue.

Une altercation qui tourne au drame

Le mardi 15 octobre 2024, Paul Varry, un cycliste de 27 ans, se trouvait sur la piste cyclable du boulevard Malesherbes lorsqu’il a eu une altercation avec Ariel Melki Chamoun, un automobiliste conduisant un SUV. Selon les premiers témoignages et les images de vidéosurveillance, l’automobiliste aurait roulé sur le pied du cycliste. Celui-ci, en signe de mécontentement, aurait donné un coup sur le capot du véhicule pour attirer l’attention du conducteur.

Après ce premier incident, Paul Varry serait descendu de son vélo et se serait placé devant la voiture pour manifester sa colère. C’est alors que l’automobiliste aurait tourné les roues de son SUV dans sa direction avant de reprendre une marche avant, percutant mortellement le jeune homme. Les images de vidéosurveillance montrent clairement le véhicule se soulevant à l’avant puis à l’arrière en passant sur le corps du cycliste.

L’autopsie confirme la cause du décès

L’autopsie de la victime, réalisée dans les jours qui ont suivi le drame, a confirmé les marques laissées par le véhicule sur le corps de Paul Varry. Le rapport médical, couplé aux images de vidéosurveillance, a renforcé les charges contre le conducteur, qui est désormais accusé d’avoir délibérément écrasé le cycliste.

Malgré les preuves accablantes, l’automobiliste, lors de sa garde à vue, a plaidé l’accident. Il aurait expliqué aux enquêteurs qu’il n’avait pas eu l’intention de tuer et qu’il s’agissait d’une manœuvre maladroite sous l’effet du stress. Selon ses dires, il se trouvait dans une situation tendue et aurait perdu le contrôle du véhicule dans le contexte de l’altercation.

Un automobiliste connu pour des infractions

Le conducteur du SUV, Ariel M., un père de famille de 52 ans, est un commercial bien connu des services de police, bien qu’il n’ait pas de précédent lié à la conduite ou à des délits routiers. Ce jour-là, il se rendait à un rendez-vous médical pour sa fille de 16 ans, qu’il accompagnait dans le véhicule au moment de l’incident. Pressé par les embouteillages, il aurait tenté de gagner du temps en empruntant la piste cyclable, ce qui a conduit à la confrontation avec Paul Varry.

Le comportement de l’automobiliste, tel qu’il est décrit par les témoins et corroboré par les images vidéo, dépeint un homme pressé, agacé par la circulation et visiblement irrité par la présence des cyclistes. Selon l’avocat de la victime, Me Yassine Bouzrou, il s’agit d’un acte délibéré et non d’un simple accident, contrairement à ce que prétend le conducteur.

Hommage à la victime

Le drame a provoqué une vive émotion au sein de la communauté des cyclistes parisiens. Le lendemain de l’accident, environ 800 personnes se sont rassemblées place de la Madeleine pour rendre hommage à Paul Varry, un jeune homme engagé dans le développement des mobilités douces à Paris. Paul Varry était un membre actif de l’association Paris en Selle, œuvrant pour la promotion du vélo comme moyen de transport dans la capitale. Son travail sur un livre blanc pour les cyclistes et piétons de Saint-Ouen avait largement inspiré les politiques locales en matière de mobilité.

Une enquête pour homicide volontaire

Après l’audience préliminaire, l’automobiliste a été mis en examen pour homicide volontaire, une décision qui fait suite aux réquisitions du parquet de Paris. Le juge d’instruction a également demandé son placement en détention provisoire, une mesure justifiée par la gravité des faits et les preuves accablantes rassemblées par les enquêteurs du 1er district de police judiciaire.

Selon les premiers éléments de l’enquête, Ariel M. n’était ni sous l’effet de l’alcool ni sous l’emprise de drogues au moment des faits. Son avocat, Me Franck Cohen, a toutefois plaidé que son client était sous pression en raison des circonstances et qu’il n’aurait jamais volontairement commis un tel acte. Il a insisté sur le fait que l’automobiliste, bien que profondément marqué par cet événement, est un homme de famille qui pense davantage à la victime qu’à lui-même.

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