Une cérémonie sous haute surveillance et à huis clos
Décédé le 7 janvier 2025 à l’âge de 96 ans, Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national, a été inhumé dans sa ville natale de La Trinité-sur-Mer. La cérémonie, organisée à l’église Saint-Joseph, a rassemblé environ 200 proches, parmi lesquels ses filles Marine, Marie-Caroline, et Yann Le Pen. Les membres de la famille avaient insisté sur le caractère privé de l’événement, refusant toute présence médiatique à l’intérieur de l’église.
Le cimetière et ses alentours étaient placés sous haute surveillance, avec un dispositif important de gendarmes et des restrictions de circulation dans toute la commune pour éviter tout débordement.
Des accusations graves portées contre BFM TV
Selon le média Frontières, des reporters de BFM TV auraient tenté de contourner les consignes en proposant des sommes d’argent conséquentes aux habitants vivant à proximité de l’église. Ces offres, allant jusqu’à 5 000 euros, visaient à obtenir une vue sur la cérémonie et le passage du cercueil. Toutefois, aucun des riverains approchés n’aurait accepté ces propositions, préférant respecter la volonté de la famille Le Pen.
Face à ces accusations, la direction de BFM TV a réagi en démentant catégoriquement les faits. Dans un communiqué, la chaîne a déclaré :
BFMTV dément que des journalistes de la chaîne aient proposé à La Trinité-sur-Mer de louer des jardins pour un point de vue sur les obsèques de JM Le Pen. Ceci est contraire à l’éthique journalistique de BFMTV.
La chaîne a également annoncé qu’elle se réservait le droit de poursuivre en diffamation les auteurs de ces informations, qu’elle qualifie de fausses.
Malgré les mesures de sécurité strictes, plusieurs incidents ont marqué la journée. Une journaliste du Monde, Ivanne Trippenbach, aurait pénétré dans l’église en dépit de l’interdiction formelle faite aux médias. Elle aurait été identifiée par les membres de la famille Le Pen après le début de la cérémonie et escortée hors des lieux par Caroline Parmentier, députée RN.
Par ailleurs, deux militantes d’extrême gauche auraient tenté de perturber l’inhumation en diffusant de la musique à l’aide d’une enceinte. Elles ont été rapidement écartées par les forces de l’ordre présentes sur place.
Un adieu solennel et symbolique
La messe, célébrée par le père Dominique Le Quernec, a duré une heure trente. Le cercueil de Jean-Marie Le Pen, orné du drapeau tricolore, a été porté par ses petits-fils. En hommage à sa carrière politique, l’entrée du cercueil a été accompagnée par le chœur des esclaves de Nabucco, un air souvent utilisé lors de ses meetings.
Les décorations militaires de l’ancien combattant d’Indochine et d’Algérie ont été exposées devant l’autel, rappelant son passé dans les forces armées. Parmi les invités, Bruno Gollnisch a salué un homme « impérieux, mais chaleureux, doté d’une intelligence et d’une culture remarquables ».
Bien que les obsèques à La Trinité-sur-Mer aient été organisées dans l’intimité, une messe publique en hommage à Jean-Marie Le Pen est prévue le 16 janvier à l’église Notre-Dame-du-Val-de-Grâce, à Paris. Cette cérémonie, initiée par ses filles, devrait accueillir un public plus large et être placée sous une sécurité renforcée.
Ce second hommage, organisé dans un cadre plus ouvert, pourrait attirer davantage l’attention médiatique, malgré les controverses qui ont entouré les obsèques en Bretagne. La famille espère néanmoins que le recueillement et le respect primeront dans ce moment solennel.
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