Née en 2013, Anaïs a passé une grande partie de sa courte vie entre placements en foyer et cavales avec ses parents. En 2019, la justice avait déjà ordonné son placement après avoir constaté des conditions de vie insalubres. Malgré cela, ses parents l’ont enlevée peu de temps après sa mise sous protection.
En avril 2022, lors d’une nouvelle fugue, la situation a dégénéré. Cachés dans un camping-car insalubre en Marne, ses parents ont vécu dans une grande précarité. Ce contexte dramatique s’est achevé dans le sang lorsque sa mère, Nathalie Lerouge, l’a abattue avant de retourner l’arme contre elle.
Lors du procès, Jérôme Mauvais a minimisé son rôle, prétendant être un simple spectateur du drame. Pourtant, l’avocate générale a insisté sur le fait qu’il avait consciemment laissé la mère d’Anaïs agir. « Il se présente comme une victime collatérale, mais il a accepté que Nathalie Lerouge ait un droit de vie ou de mort sur leur enfant« , a-t-elle déclaré.
Outre Jérôme Mauvais, deux autres hommes étaient sur le banc des accusés. Ils étaient poursuivis pour complicité dans l’enlèvement et la séquestration d’Anaïs. Le premier, Kevin Lerouge, a été condamné à 4 ans de prison, dont 3 avec sursis. Le second, Thierry Picard, a été reconnu coupable et condamné à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis.
Lors de son dernier passage à la barre, Jérôme Mauvais a lu une lettre, reconnaissant l’enlèvement de sa fille, mais pas sa mort. « L’impuissance a bon dos, mais c’est ce que je ressens », a-t-il affirmé. Les parties civiles, représentées par l’association La Voix de l’Enfant, ont salué une peine jugée « proportionnelle aux faits ».
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