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Le procès Mohamed Al Ballouz

Le procès de Mohamad Al Ballouz, accusé de l’assassinat de sa conjointe Synthia Bussières et de leurs deux jeunes enfants, Zac et Eliam, s’est ouvert au palais de justice de Longueuil. Les événements tragiques remontent à septembre 2022, dans un appartement familial situé sur le boulevard Saint-Laurent à Brossard.

Depuis, l’accusé, qui s’identifie désormais comme femme sous le nom de Levana Ballouz, assure seul sa défense devant le tribunal. Cette affaire, mêlant accusations de triple meurtre et incendie criminel, suscite une grande attention médiatique.

Les accusations portées contre Mohamad Al Ballouz

La poursuite affirme que dans la nuit du 24 au 25 septembre 2022, Mohamad Al Ballouz aurait tué sa conjointe de manière particulièrement violente. Synthia Bussières aurait reçu 23 coups de couteau, selon la reconstitution des faits. Après cet acte, l’accusé aurait ensuite mis fin à la vie de ses deux enfants, âgés respectivement de 2 et 5 ans.

Pour tenter de masquer les preuves, il aurait :

  • Retiré les détecteurs de fumée, les amassant avec des objets ensanglantés.
  • Mis le feu à un tas d’objets dans l’appartement.
  • Ingesté du lave-glace, probablement pour tenter de se suicider.

Les pompiers, alertés par une alarme incendie déclenchée après minuit, ont découvert la scène macabre en pénétrant dans l’appartement.

Depuis son arrestation, Mohamad Al Ballouz s’identifie comme femme et se présente sous le nom de Levana Ballouz. Cette évolution a ajouté une complexité au procès, notamment dans la manière dont les témoins se réfèrent à l’accusé. La Couronne a précisé que le genre attribué dans les témoignages reflète les perceptions des témoins au moment des faits.

En l’absence d’avocat, l’accusé se défend seul. Lors des audiences, Levana Ballouz a multiplié les questions en contre-interrogatoire, laissant entendre que Synthia Bussières aurait pu être encore en vie à l’arrivée des secours. Une version contredite par les premiers intervenants sur place.

Les pompiers appelés sur les lieux ont découvert une scène particulièrement troublante :

  • Synthia Bussières gisait dans une mare de sang, sur le sol de la salle de bain.
  • Les deux enfants étaient étendus sur un lit, de chaque côté de l’accusé, inconscients.
  • Des traces de sang étaient visibles dans plusieurs pièces de l’appartement, notamment sur les murs et les meubles.

Les pompiers, qui pensaient intervenir pour un simple incendie, ont tenté de réanimer les victimes, sans succès pour Synthia Bussières et ses enfants.

Les enquêteurs ont trouvé de nombreuses preuves incriminantes sur place :

  • Un couteau ensanglanté et un bidon de lave-glace près du lit.
  • Des empreintes digitales de l’accusé sur des objets tachés de sang, notamment des bouteilles de bière.
  • Quatre détecteurs de fumée retirés des plafonds, empilés avec des draps et objets calcinés.

Ces éléments renforcent la théorie de la Couronne selon laquelle l’accusé aurait cherché à dissimuler les traces du crime avant de tenter de se suicider.

Lors des audiences, les pompiers ont décrit la difficulté d’intervenir dans des conditions aussi traumatisantes. L’un d’eux a raconté avoir été coincé dans un ascenseur inondé avec le corps de Synthia Bussières et un des enfants. Un autre a mentionné que l’accusé, bien que conscient, semblait agité et répétait : “Mon fils, mon fils.”

Malgré les preuves matérielles accablantes, le mobile exact des meurtres reste flou. Aucun conflit ou antécédent de violence domestique majeur n’a été évoqué durant les audiences. La défense a tenté de suggérer des circonstances atténuantes ou des doutes sur la chronologie des événements.

Le procès, présidé par le juge Éric Downs, devrait durer plusieurs semaines. De nombreux témoins, dont des experts en scène de crime et des voisins, seront entendus pour apporter un éclairage sur cette affaire.