Michel Barnier, nommé Premier ministre à l’âge de 73 ans, a vu son mandat se terminer abruptement après seulement trois mois, un record de brièveté sous la Vème République. La chute de son gouvernement a été précipitée par une motion de censure adoptée à l’Assemblée nationale le 4 décembre. Malgré ce passage éclair à Matignon, son départ s’accompagne de plusieurs avantages et indemnités liés à ses fonctions.
Une retraite politique conséquente
Avec plus de 50 ans de carrière politique, Michel Barnier bénéficie d’une retraite particulièrement confortable, fruit de ses multiples mandats et fonctions exercés au fil des décennies. Parmi les composantes principales de sa pension mensuelle, estimée à 28 270 euros brut, on trouve :
- 7 637 euros brut mensuels pour ses 17 années de parlementaire et 7 années en tant que ministre.
- 5 300 euros brut mensuels grâce à son passage au Conseil d’État, où il perçoit 75 % de son dernier salaire.
- 15 083 euros brut mensuels pour ses mandats européens, incluant ses fonctions de commissaire européen et de négociateur du Brexit.
Ces différentes sources de revenus placent sa retraite parmi les plus élevées dans le monde politique français.
L’indemnité de départ : une somme confortable
En quittant Matignon, Michel Barnier percevra une indemnité de départ correspondant à trois mois de son salaire de Premier ministre, soit environ 47 700 euros brut (près de 37 000 euros net). Cette somme est accordée à tous les chefs de gouvernement démissionnaires, conformément à la législation en vigueur. Cependant, cette indemnité est soumise à certaines conditions :
- Transparence financière : Michel Barnier doit déclarer son patrimoine et ses intérêts à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP).
- Absence d’activité rémunérée : il ne pourra exercer d’activité professionnelle pendant la période de trois mois suivant son départ.
En tant qu’ancien chef de gouvernement, Michel Barnier peut également bénéficier d’avantages matériels prévus par le décret n° 2019-973 du 20 septembre 2019. Ces privilèges incluent :
- Un véhicule de fonction et un chauffeur : Ces services, pris en charge par les finances publiques, sont accessibles à vie pour les anciens Premiers ministres.
- Une protection policière : Assurée par le Service de la Protection de la Police nationale, cette sécurité est disponible sur demande et sans limitation de durée pour les anciens Premiers ministres exposés à des risques.
Cependant, Michel Barnier ne pourra pas prétendre à un secrétariat particulier. Selon les règles en vigueur, cet avantage est réservé pour une durée maximale de dix ans après la fin du mandat, à condition que le bénéficiaire n’ait pas dépassé l’âge de 67 ans. À 73 ans, Michel Barnier est donc exclu de ce dispositif.
Les avantages réservés aux anciens chefs de gouvernement représentent un coût non négligeable pour l’État. En 2023, les dépenses annuelles associées à ces privilèges ont atteint 1,423 million d’euros, selon un rapport de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Ce montant englobe les frais de véhicules, chauffeurs, secrétariats et autres services mis à disposition.
Michel Barnier a occupé une multitude de postes au cours de sa carrière, des mandats locaux en Savoie à des responsabilités européennes. Sa longue expérience dans les hautes sphères de la politique lui permet aujourd’hui de bénéficier de nombreuses sources de revenus à la retraite. Parmi ses réalisations notables, on compte :
- Sa contribution en tant que ministre sous plusieurs gouvernements.
- Son rôle clé dans les négociations du Brexit en tant qu’émissaire européen.
- Ses initiatives locales en tant qu’élu de la Savoie.
Bien que Michel Barnier quitte Matignon, il reste à voir s’il choisira de se retirer de la vie publique ou de reprendre une activité dans un autre cadre. Sa carrière politique, riche et variée, lui laisse de nombreuses options, même si les conditions liées à son indemnité de départ imposent une pause temporaire.