Mohamed Bdj, qui se présente comme un trader millionnaire, affichait un mode de vie luxueux sur les réseaux sociaux, entre voyages en première classe et voitures de luxe. Mais derrière cette image, une réalité moins reluisante : une promotion abusive d’un projet NFT, baptisé « CrazyKartSociety ».
Selon la DGCCRF, entre janvier et mai 2022, l’influenceur a vanté les bénéfices d’un système basé sur la vente de NFT sous forme de petits karts, promettant des gains rapides et une participation à des jeux exclusifs. Or, les jeux annoncés n’ont jamais vu le jour et les acheteurs se sont retrouvés avec des actifs sans valeur.
Si la DGCCRF ne communique pas officiellement sur le nombre exact de victimes, plusieurs enquêteurs indépendants estiment que sur les 5 000 NFT annoncés, seulement 3 000 ont été mis en vente, dont 2 400 achetés par les fondateurs eux-mêmes. Seuls 591 acheteurs réels auraient donc participé au projet, avec un prix moyen par NFT estimé à 450 euros.
Le préjudice global pourrait ainsi atteindre plus de 265 000 euros, une somme qui reste encore incertaine tant les victimes peinent à se faire entendre.
Mohamed Bdj n’est pas le seul influenceur sanctionné pour des pratiques frauduleuses. En décembre 2023, le youtubeur TheKairi78 a été condamné à 45 000 euros d’amende pour avoir fait la promotion de « CrazyKartSociety » sans mentionner qu’il s’agissait d’une publicité.
Lui-même a reconnu son erreur :
Comme beaucoup d’influenceurs, j’accepte mon erreur de m’être empressé de faire certains placements de produits sans m’être plus renseigné sur les lois en vigueur.
Les arnaques financières via les réseaux sociaux se multiplient. Selon Sarah Lacoche, directrice générale de la DGCCRF, ces plateformes sont de véritables points d’entrée pour les escroqueries liées au trading, aux cryptomonnaies et aux NFT.
En 2024, la DGCCRF a poursuivi dix influenceurs pour pratiques commerciales trompeuses dans le domaine des placements financiers frauduleux.
Contacté par plusieurs médias, Mohamed Bdj a refusé de commenter sa condamnation. Il s’est contenté de déclarer qu’il était « prêt à prendre un très, très, très bon avocat » pour répondre aux accusations.
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