Macron à Mayotte : le cyclone c’est pas moi !

Lors de son déplacement à Mayotte, Emmanuel Macron a été confronté à une vive colère populaire. Le cyclone Chido, qui a ravagé l’archipel six jours auparavant, a laissé des milliers de sinistrés dans une détresse profonde. Malgré des annonces pour accélérer l’aide et la reconstruction, le chef de l’État a eu du mal à apaiser la population.
macron mayotte

Jeudi soir, à Pamandzi, sur l’île de Petite-Terre, une foule de plusieurs centaines de personnes l’attendait avec des slogans tels que « Macron démission ! », « De l’eau, de l’eau ! », ou encore « Tu racontes des salades ! ». Des jeunes et des mères de famille ont exprimé leur désespoir et leur mécontentement face à l’aide jugée insuffisante.

Emmanuel Macron a tenté de prendre la parole pour expliquer les mesures en cours, mais il a été constamment interrompu. Agacé, il a fini par lancer :

C’est insupportable ce que vous vivez depuis six jours, mais ce n’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable !

Lors de sa visite, le président a détaillé un plan d’action pour répondre à l’urgence et à la reconstruction :

  • Indemnisation des habitants non assurés, afin de leur permettre de reconstruire leurs habitations détruites.
  • Construction d’un hôpital militaire, qui devrait être opérationnel dès vendredi.
  • Déploiement de forces de sécurité pour garantir l’ordre et accélérer la distribution de l’aide humanitaire.
  • Proclamation d’un deuil national prévu pour le 23 décembre, avec un moment de recueillement.

Malgré ces annonces, de nombreux habitants ont dénoncé un « coup politique » et une aide jugée tardive et insuffisante.

La phrase « C’est pas moi le cyclone ! », prononcée par Emmanuel Macron, a marqué les esprits. Si certains y voient une tentative maladroite de dédramatiser, d’autres y perçoivent une forme de désengagement face à la situation. Les critiques se sont multipliées, notamment sur les réseaux sociaux, où des habitants et des observateurs ont dénoncé un manque de considération pour les souffrances des Mahorais.

Initialement prévu pour repartir le jour même, Emmanuel Macron a décidé de prolonger son séjour en passant la nuit sur place. Selon ses mots :

Repartir immédiatement aurait donné l’impression qu’on vient, on regarde, et on s’en va.

Vendredi, le président doit se rendre dans les bidonvilles de Mamoudzou et les localités les plus isolées, où l’accès aux secours et aux vivres reste compliqué. Ces zones, déjà marquées par une grande précarité avant le passage du cyclone, sont aujourd’hui parmi les plus touchées.

Les logements en tôle, majoritaires dans ces bidonvilles, ont été pulvérisés par la puissance des vents. Emmanuel Macron a promis de rétablir 50 % de l’eau et de l’électricité d’ici vendredi, tout en admettant que certaines communes devraient attendre encore plusieurs semaines.

Le chef de l’État a également annoncé une « loi spéciale » pour Mayotte, destinée à faciliter la reconstruction de l’archipel. Cette loi permettra :

  • La suppression des bidonvilles et la construction de logements décents et sécurisés.
  • Des dérogations aux règles classiques de construction pour raccourcir les délais et accélérer les travaux.

Ce dispositif s’inspirera des mesures exceptionnelles mises en place pour des projets comme la restauration de Notre-Dame de Paris ou les Jeux olympiques de 2024.

À ce jour, 31 décès et 2 500 blessés ont été recensés, mais ce chiffre pourrait augmenter à mesure que l’accès aux zones isolées s’améliore. Plus de 100 000 habitants, soit un tiers de la population, vivaient dans des conditions précaires avant la catastrophe, aggravant les difficultés de reconstruction.

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