Le conflit opposant Magali Berdah, figure centrale du milieu des influenceurs, et le rappeur Booba a pris une nouvelle tournure avec une enquête pénale visant le réseau social X. L’accusation principale : complicité de harcèlement moral aggravé.
Des accusations graves envers X
En novembre 2023, Magali Berdah a déposé une plainte avec constitution de partie civile, accusant X d’avoir facilité les campagnes de harcèlement dont elle a été victime. Selon la plaignante, le réseau social aurait sciemment laissé Booba utiliser sa plateforme pour diffuser des messages jugés insultants et incitant au harcèlement.
Cette plainte intervient après des mois de tension, au cours desquels Booba, de son vrai nom Élie Yaffa, a mené une campagne virulente contre l’agente, l’accusant de pratiques frauduleuses dans le milieu des influenceurs. Ces publications ont entraîné un déferlement de haine en ligne, incluant des menaces de mort à l’encontre de Magali Berdah.
Le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire en juillet 2024. L’objectif est de déterminer si X, en tant que plateforme, peut être tenue pénalement responsable pour avoir permis la diffusion de contenus harcelants. Selon les avocats de Magali Berdah, X aurait refusé de suspendre le compte de Booba malgré de nombreux signalements et mises en demeure.
Si la plateforme était condamnée, ce serait une première dans l’histoire des réseaux sociaux, où la jurisprudence penche souvent en faveur des entreprises numériques. Jusqu’à présent, aucune grande plateforme n’a été jugée coupable de complicité dans des cas similaires.
Depuis son rachat par Elon Musk, X a subi des critiques croissantes concernant la modération de ses contenus. Le licenciement massif de modérateurs, évoqué par plusieurs régulateurs, a aggravé la perception d’un laisser-faire face aux discours de haine et aux cyberharcèlements.
Dans ce dossier, la défense de X pourrait s’appuyer sur des précédents juridiques favorables, mais les avocats de Magali Berdah espèrent faire évoluer la jurisprudence en mettant en avant les obligations de modération prévues par les régulations européennes, notamment le Digital Services Act (DSA).
Le harcèlement en ligne dirigé contre Magali Berdah a conduit à la condamnation de 28 personnes en mars 2024 par le tribunal correctionnel de Paris. Ces individus, reconnus coupables de cyberharcèlement aggravé, avaient participé à des campagnes coordonnées sur les réseaux sociaux, souvent inspirées par les publications de Booba.
Le rappeur lui-même, mis en examen depuis octobre 2023, reste sous contrôle judiciaire. Il nie les accusations de harcèlement, affirmant plutôt dénoncer des pratiques frauduleuses dans le monde des influenceurs.
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