Joseph C., 69 ans, a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour agressions sexuelles en réunion. Contrairement à d’autres accusés du procès, il n’a pas été poursuivi pour viol, aucun acte de pénétration n’ayant été constaté sur les vidéos examinées par la cour. Grâce à sa détention provisoire, il fait partie des six accusés ayant quitté le tribunal en liberté.
Cette décision a suscité l’indignation de nombreux militants présents pour soutenir Gisèle Pélicot, la victime au centre de cette affaire. Mais c’est l’attitude de son avocat, Maître Christophe Bruschi, qui a enflammé les débats.
À sa sortie du tribunal, Maître Bruschi s’est adressé directement à un groupe de militantes féministes. Avec un sourire goguenard, il a lancé :
J’ai un message de la part de mon client pour toutes ces hystériques et ces mal-embouchées. Le message, c’est : merde ! Mais avec le sourire. Allez les tricoteuses !
Ces mots ont immédiatement provoqué des réactions outrées de la part des militantes et des observateurs présents. Certains, comme un jeune homme dans la foule, l’ont accusé de représenter une honte pour la profession d’avocat et pour la justice française.
En qualifiant les militantes de « tricoteuses », Maître Bruschi a fait référence aux femmes qui, pendant la Révolution française, tricotaient près de la guillotine en attendant les exécutions. Cette comparaison, perçue comme sexiste et méprisante, a ajouté une dimension historique à la controverse.
Dans une interview ultérieure, l’avocat a assumé ses propos, déclarant :
Ces femmes me rappellent les tricoteuses de la Révolution. Elles attendaient les têtes. Je ne vois pas pourquoi je devrais faire profil bas alors que je suis satisfait de la décision du tribunal.
Les propos de Maître Bruschi ont été vivement critiqués, y compris au sein de la profession juridique. Maître Éric Lanzarone, avocat au barreau de Marseille, a exprimé son indignation :
Ces déclarations sont scandaleuses. Ce comportement est indigne d’un avocat. Il s’en prend aux féministes de manière délibérée, incarnant une vision archaïque et machiste de la société.
D’autres confrères ont également appelé à une sanction disciplinaire de la part du bâtonnier, estimant que de tels comportements nuisent à l’image de la profession et à la sérénité du débat judiciaire.
Face à l’escalade de tensions, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour séparer Maître Bruschi des militants en colère. L’avocat a finalement été exfiltré à l’intérieur du palais de justice pour éviter que la situation ne dégénère davantage.
Maître Bruschi a défendu son comportement en affirmant qu’il cherchait à provoquer le débat :
Provoquer, c’est parfois nécessaire pour remettre les choses en perspective. Ces militantes demandent des peines disproportionnées pour des individus qui, pour la plupart, sont des personnes modestes.
Cependant, ses propos ont été perçus comme un manque de respect envers la victime et les militants soutenant sa cause, relançant le débat sur le rôle des avocats dans la défense de leurs clients.