Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, Loïc Kamtchouang, âgé de 23 ans, a été renversé volontairement par une Mercedes avant d’être violemment agressé par un groupe d’individus dans le 10e arrondissement de Paris. Ce drame s’inscrit dans un conflit entre bandes rivales, opposant la cité des Chaufourniers (« cité rouge ») et le quartier de la Grange aux Belles.
Dès le début du procès, les témoins peinent à livrer des éléments concrets. L’un des coaccusés a qualifié de « rumeur » la présence de MHD sur les lieux du crime, alors que plusieurs témoignages et vidéos ont circulé. La Mercedes utilisée lors de l’attaque, appartenant au rappeur, est l’un des éléments au cœur de l’accusation. Toutefois, l’identification formelle de MHD parmi les assaillants reste contestée.
L’audience a débuté ce mardi après-midi, avec l’interrogatoire des accusés, dont trois comparaissent libres. Le parquet doit formuler ses réquisitions jeudi, et le verdict est attendu vendredi. MHD continue de clamer son innocence et insiste sur son absence lors des faits. Il a notamment déclaré qu’il n’avait aucun lien avec cette agression et que son véhicule avait pu être utilisé à son insu.
Avant cette affaire, MHD était une étoile montante du rap français, pionnier de l’afro-trap, un style musical fusionnant le hip-hop et les sonorités africaines. Son ascension fulgurante a été brutalement interrompue par ce procès médiatique. Depuis son incarcération et sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, son avenir artistique est incertain.
L’enjeu de ce procès en appel est crucial : la cour peut maintenir, réduire ou annuler la condamnation de MHD. Si la défense espère lever les doutes, le parquet pourrait demander une peine similaire à celle de la première instance, voire un alourdissement.
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