Nadia El Bouroumi dépose plainte pour harcèlement

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Nadia El Bouroumi, avocate de deux des accusés dans le cadre du très médiatique procès des viols de Mazan, est au cœur d’une polémique depuis plusieurs jours. Connue pour ses prises de parole franches, notamment sur Instagram, l’avocate déclare être victime de harcèlement et de menaces suite à ses interventions publiques. Ce samedi 21 septembre, elle a annoncé officiellement via ses réseaux sociaux avoir déposé plainte pour harcèlement, évoquant des attaques incessantes qui visent également ses enfants.

Le procès des viols de Mazan, qui se déroule dans le Vaucluse, a attiré l’attention médiatique en raison de la gravité des faits et de la forte présence des réseaux sociaux dans la couverture de l’affaire. Nadia El Bouroumi, qui défend deux des 51 accusés jugés pour avoir participé au viol de Gisèle Pelicot, s’est retrouvée sous les feux des critiques après plusieurs déclarations polémiques en salle d’audience, mais aussi sur Instagram.

Lors d’une audience, Nadia El Bouroumi avait fait des remarques à propos de photos dénudées de la victime, qui avaient été diffusées comme preuves. Elle avait alors déclaré : « Quand on reçoit des photos comme celles-là, on peut se dire que c’est une femme qui aime les jeux sexuels », provoquant une vague d’indignation. Ces propos, jugés déplacés par de nombreux internautes et ses pairs, ont renforcé les critiques à son égard.

Nadia El Bouroumi utilise régulièrement Instagram pour commenter les audiences et partager son point de vue avec ses abonnés. Son compte, qui regroupe plus de 50 000 abonnés, est devenu un lieu où elle débriefe le déroulé du procès. Cependant, cette communication non filtrée lui a valu des critiques massives. Dans une vidéo, elle s’était notamment filmée en train de danser au volant de sa voiture sur la célèbre chanson « Wake Me Up Before You Go-Go », un geste perçu par certains comme une provocation insensible à l’égard de la victime.

Face à cette avalanche de réactions négatives, l’avocate a décidé de prendre la parole pour clarifier sa position. « À aucun moment je n’ai cherché à me moquer de Gisèle Pelicot, que je considère comme une personne fragilisée et victime dans cette affaire », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux. Elle ajoute que ses propos ont été « mal interprétés » et que ses vidéos étaient destinées à « expliquer son quotidien d’avocate », et non à choquer.

Dans son communiqué, Nadia El Bouroumi dénonce également le « tribunal médiatique » qui, selon elle, dépasse l’entendement. Elle affirme qu’il est devenu presque impossible pour elle d’exercer son métier d’avocate dans des conditions sereines en raison de la pression publique et médiatique. L’avocate estime que « la justice ne peut être rendue sous le poids de l’opinion publique », soulignant les dangers que cela représente pour le bon déroulement des procès, tant pour les victimes que pour les accusés.

El Bouroumi décrit également l’impact direct de cette pression sur sa vie personnelle, déclarant que ses enfants sont également victimes de harcèlement, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue. Face à ces attaques, elle a pris la décision de déposer une plainte pour harcèlement.

L’avocate se dit aujourd’hui confrontée à une situation où « la liberté d’expression des avocats » est menacée par des interprétations erronées et une pression extérieure au cadre judiciaire. Pour elle, il est primordial de protéger l’indépendance des avocats et de permettre à la justice de se faire sans l’influence de l’opinion publique. « Je refuse que ma carrière ou celle des personnes que je défends soient détruites par des interprétations erronées ou par une pression extérieure », a-t-elle ajouté.

Nadia El Bouroumi, qui se décrit comme une avocate engagée et libre dans ses paroles, est aujourd’hui dans une posture délicate. Malgré ses efforts pour apaiser la situation et expliquer ses propos, elle doit faire face à une hostilité croissante qui semble aller au-delà de simples critiques professionnelles.

Le procès des viols de Mazan, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, est loin d’être terminé. Si la position de Nadia El Bouroumi en tant qu’avocate de la défense est naturellement sujette à controverse dans une affaire aussi sensible, ses déclarations publiques et son utilisation des réseaux sociaux ne cessent de diviser l’opinion. Le débat sur la liberté d’expression des avocats face à la pression médiatique est désormais relancé, tout comme la question des limites éthiques dans la communication publique de figures judiciaires.

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