Olivier Hadzovic jugé pénalement irresponsable ?

Le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard bouleverse l’opinion publique. Son auteur présumé, Olivier Hadzovic, 20 ans, est aujourd’hui au cœur d’un débat judiciaire complexe. Une expertise psychiatrique récente conclut à une abolition totale de son discernement au moment des faits. Cette situation pourrait l’exempter d’un procès pénal classique, relançant les discussions autour de la santé mentale et de la responsabilité pénale.
olivier hadzovic

Une expertise psychiatrique accablante

Les médecins désignés par la justice affirment qu’Olivier Hadzovic souffre d’un trouble psychotique sévère. Lors de son évaluation, il a expliqué être sous l’emprise de « voix » qui lui auraient dicté son geste. Ces hallucinations auditives l’auraient guidé du début à la fin : de la préparation de l’attaque jusqu’à sa fuite en Italie. À la suite de cette analyse, le suspect a été transféré d’une prison à un centre psychiatrique sécurisé à Thuir.

Interrogé à plusieurs reprises, le jeune homme a expliqué ne pas avoir eu le contrôle de ses actes.

Quand j’ai tué, ce n’était pas moi. C’étaient les voix.

Ce genre de déclaration, répété lors de plusieurs entretiens, renforce le diagnostic évoqué : un épisode psychotique aigu. Il a même évoqué la création d’amis imaginaires dès l’enfance, affirmant que ces voix sont devenues au fil du temps omniprésentes et directives.

Une justice face à un dilemme

Dans le système judiciaire français, lorsqu’un trouble mental supprime la capacité de discernement, la personne ne peut être jugée pénalement responsable. Si la procédure suit son cours et que l’expertise est confirmée, il n’y aura pas de procès devant la cour d’assises. À la place, Hadzovic pourrait faire l’objet d’une hospitalisation d’office, potentiellement de longue durée.

Les proches d’Aboubakar Cissé, représentés par la partie civile, disposent de quinze jours pour demander une contre-expertise. Sans cela, la déclaration d’irresponsabilité pourrait être entérinée rapidement. Cela provoquerait une absence totale de jugement public, une décision souvent difficile à accepter pour les familles des victimes.

Une affaire sous tension médiatique et politique

La nature de l’affaire, mêlant religion, violence extrême et santé mentale, a suscité de nombreuses réactions. Aboubakar Cissé, jeune Malien de 22 ans, a été poignardé à mort de 57 coups de couteau dans la mosquée de La Grand-Combe. L’intensité de l’agression et son contexte nourrissent les soupçons d’un acte à motivation raciste ou islamophobe, même si le suspect nie toute haine envers l’islam.

Si la voie de l’irresponsabilité pénale est confirmée, une partie de l’opinion pourrait y voir une forme d’impunité. La notion de « justice rendue » se confronte ici à la réalité médicale et juridique : on ne peut condamner une personne qui n’était pas consciente de ses actes. Reste à savoir si d’autres responsabilités, institutionnelles ou médicales, seront évoquées dans la suite du dossier.

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