Objectifs du plan
Le plan vise principalement à sensibiliser les jeunes sur les dangers liés au port de couteaux et à prévenir les violences associées. Il s’articule autour de plusieurs axes :
- Prévention : informer sur les risques et les conséquences légales du port d’armes blanches.
- Formation : équiper les professionnels en contact avec les jeunes des outils nécessaires pour détecter et désamorcer les situations à risque.
- Présence sur le terrain : renforcer la médiation dans les zones sensibles pour dissuader le port d’armes.
Une campagne intitulée « Porter un couteau, c’est se mettre en danger, pas se protéger » a été lancée. Elle comprend la distribution de dépliants informatifs aux abords des établissements scolaires et la diffusion d’une vidéo pédagogique dans les classes. L’objectif est de déconstruire l’idée selon laquelle porter un couteau offrirait une protection, en soulignant au contraire les dangers encourus.
La ville a formé 135 médiateurs, répartis en deux équipes :
- Équipe parisienne de médiation : composée d’une cinquantaine d’agents, cette équipe intervient spécifiquement sur les rixes entre jeunes. Les effectifs seront doublés d’ici la fin de l’année pour atteindre une centaine d’agents.
- Médiateurs d’arrondissement : ces agents, présents dans les différents arrondissements, ont une mission plus généraliste mais sont également mobilisés pour prévenir les rixes.
Une première réunion de travail a eu lieu le 27 janvier, réunissant la préfecture de police, la police municipale et le rectorat, afin de coordonner les actions et partager les informations pertinentes. Le préfet de police a souligné que 50% des rixes impliquent l’utilisation d’une arme blanche ou d’une arme par destination, et que ces affrontements concernent à 80% des mineurs.
Cadre légal et sanctions
Le port d’un couteau, considéré comme une arme blanche de catégorie D, est interdit par la loi, quelle que soit sa taille ou son usage supposé. Les contrevenants s’exposent à une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et une amende de 15 000 euros. Introduire un couteau dans un établissement scolaire constitue un délit passible de sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.
Certaines voix critiques estiment que les mesures proposées, telles que la distribution de flyers ou la diffusion de vidéos, sont insuffisantes face à la gravité du problème. Des représentants de l’opposition municipale appellent à un renforcement de la vidéoprotection et à l’armement de la police municipale pour une réponse plus dissuasive.
La ville de Paris, consciente de ces critiques, affirme la nécessité de combiner prévention et sanctions. Nicolas Nordman, adjoint à la maire en charge de la sécurité, déclare :
Nous considérons qu’il faut à la fois mener des politiques de prévention, mais également qu’il y ait des sanctions lorsque la prévention ne fonctionne pas.
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