Une garde à vue dans le cadre d’une enquête financière
Pascal Galéoté est soupçonné de pratiques irrégulières dans la gestion des fonds du CSE entre 2014 et 2019, période durant laquelle plusieurs dépenses auraient été injustifiées ou excessives. Selon les premiers éléments de l’enquête :
- Remboursements indus et notes de frais gonflées, sans justificatifs probants ;
- Commandes de matériel de jardinage et de décoration, livrées directement au domicile d’élus du CSE ;
- Mise au rebut de matériel électronique récent (ordinateurs, téléphones) sans traçabilité ;
- Frais de déplacement déjà couverts par la carte bancaire du CSE, mais remboursés une seconde fois.
Ces pratiques avaient été mises en lumière dans un rapport de la Cour des comptes publié en 2020, puis relayées par des médias comme Le Canard enchaîné.
La garde à vue de Pascal Galéoté a débuté dans la matinée du mardi 21 janvier, dans les locaux de la brigade financière de Marseille. Elle s’est achevée dans l’après-midi, après plusieurs heures d’audition. À ce stade, le syndicaliste n’a pas été mis en examen, mais l’enquête pour abus de confiance se poursuit sous l’autorité du parquet de Marseille.
En signe de soutien à leur leader, plusieurs militants de la CGT se sont rassemblés devant le commissariat du 8e arrondissement de Marseille. Une trentaine de véhicules ont également participé à une opération escargot dans le tunnel du Prado-Carénage, provoquant d’importants bouchons entre 13h30 et 15h.
Contactée par les médias, la CGT des Bouches-du-Rhône a indiqué qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer pour l’instant sur cette affaire. De son côté, Pascal Galéoté a dénoncé une « tournure politique » de cette enquête, affirmant que tous les éléments requis avaient été justifiés.
Un contexte de gestion contestée
Le rapport de la Cour des comptes, qui avait fait l’objet d’une fuite en 2020, avait déjà épinglé le train de vie des élus de la CGT du port. Parmi les anomalies relevées :
- Commandes de gadgets électroniques, de champagne et de stylos de luxe ;
- Utilisation injustifiée des fonds du CSE pour des déplacements personnels ;
- Organisation de manifestations contre la réforme du travail, financées par le CSE à hauteur de plusieurs milliers d’euros.
Cette affaire n’est pas le premier scandale impliquant la CGT du port de Marseille. Début 2024, le syndicat avait été condamné à une amende de 10 000 euros dans une affaire de faux et usage de faux, sans que Pascal Galéoté ne soit directement impliqué.
Un syndicat en position dominante
La CGT détient une majorité écrasante au sein du CSE du GPMM, avec 17 des 24 sièges. Ce poids syndical confère à l’organisation un rôle clé dans la gestion des affaires sociales et économiques du port.
Leader charismatique, Pascal Galéoté est une figure historique du syndicat, qu’il dirige depuis près de deux décennies. S’il bénéficie d’un soutien solide de la part de nombreux militants, ses détracteurs dénoncent une gestion opaque et des pratiques peu rigoureuses.
Cette affaire intervient dans un contexte tendu, où les questions de gestion financière et de transparence au sein des grandes organisations syndicales sont régulièrement mises en avant. Pour le gouvernement et les autorités locales, cette enquête pourrait servir à renforcer les contrôles sur les fonds des CSE, souvent accusés de manquer de rigueur.
Alors que l’enquête suit son cours, Pascal Galéoté reste un acteur central du paysage syndical marseillais, mais cette affaire pourrait marquer un tournant dans sa carrière et dans la gestion du syndicat au port de Marseille.
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