Prison pour les 100 plus gros narcotrafiquants

Le gouvernement a annoncé une mesure inédite : les 100 plus gros narcotrafiquants du pays seront incarcérés dans une prison ultra-sécurisée dès l’été prochain. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a confirmé que cette prison spécialisée sera désignée officiellement le 5 mars, parmi les quatre sites présélectionnés : Saint-Maur (Indre), Condé-sur-Sarthe (Orne), Arles (Bouches-du-Rhône) et Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
prison narcotrafic

Ce projet repose sur un modèle d’isolement strict inspiré de la lutte anti-mafia italienne. Les trafiquants seront placés sous un régime carcéral extrêmement strict visant à empêcher toute communication avec l’extérieur et à limiter les risques de corruption ou d’évasion.

Une enveloppe de 5 millions d’euros sera allouée pour adapter l’établissement retenu aux normes de sécurité les plus strictes. Parmi les aménagements prévus : renforcement des dispositifs de surveillance, brouillage des communications, installation de portes blindées et d’un système de contrôle biométrique.

Le ministère de la Justice a présenté un calendrier précis pour la mise en service de cette prison unique :

  • Mars 2025 : évacuation des détenus actuels du site retenu
  • Avril-mai 2025 : travaux d’aménagement et renforcement de la sécurité
  • Juin 2025 : formation des agents pénitentiaires et renforcement des effectifs
  • 31 juillet 2025 : ouverture officielle et transfert des 100 narcotrafiquants

Le ministre a indiqué que cette période serait également mise à profit pour renforcer les effectifs de police, de justice et de santé dans la zone concernée.

Ce centre de détention ne sera qu’un premier pas vers une restructuration globale du système carcéral pour les trafiquants de drogue. Gérald Darmanin a annoncé que trois autres prisons spécialisées verront le jour d’ici 2027, portant le nombre total de places sous ce régime à 600 à 700 détenus.

L’objectif est clair : mettre un terme à l’influence des narcotrafiquants depuis les prisons. Plusieurs enquêtes ont révélé que certains caïd continuaient à piloter leur réseau depuis leur cellule grâce à des complicités internes et l’utilisation de téléphones portables clandestins.

L’Italie a déjà mis en place un système similaire avec le régime 41-bis, destiné à isoler les figures du crime organisé. Ce dispositif a montré son efficacité en réduisant considérablement l’influence des chefs mafieux emprisonnés. La France entend suivre cette voie pour neutraliser les narcotrafiquants les plus dangereux.

Cette nouvelle mesure a été accélérée par l’affaire Mohamed Arma, un narcotrafiquant qui a orchestré une évasion sanglante ayant coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Arrêté en Roumanie, il est depuis incarcéré à Condé-sur-Sarthe, un établissement connu pour sa sécurité renforcée.

Gérald Darmanin a plusieurs fois cité cet exemple pour justifier la création d’une prison dédiée aux trafiquants de drogue.

« Nous devons empêcher ces criminels de continuer à diriger leurs affaires depuis leur cellule« , a-t-il affirmé lors de sa visite à Saint-Maur.

Les syndicats pénitentiaires ont exprimé leur soutien à ce projet, tout en appelant à une revalorisation des conditions de travail et des effectifs. Le gouvernement s’est engagé à travailler en collaboration avec eux pour garantir une formation renforcée et des moyens supplémentaires.

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