Hugo Auradou et Oscar Jegou, deux joueurs de rugby du XV de France, ont été mis en examen pour viols aggravés en juillet 2024 à la suite d’une plainte déposée par une femme de 39 ans. Les faits se seraient déroulés à Mendoza, en Argentine, alors que l’équipe de France de rugby était en tournée en Amérique du Sud. Après plusieurs semaines d’enquête sur place, les deux joueurs ont finalement été autorisés à rentrer en France. Cependant, leur retour ne signifie pas la fin de l’affaire, et ils demeurent soumis à plusieurs obligations légales, dans l’attente de la décision de la justice argentine.
Les obligations légales des deux rugbymen
Bien que de retour en France, Hugo Auradou et Oscar Jegou doivent répondre à plusieurs conditions imposées par la justice argentine. Ces obligations sont destinées à assurer leur disponibilité pour le déroulement de l’enquête. Voici les principales exigences auxquelles ils sont soumis :
- Paiement d’une caution : Les deux joueurs ont chacun dû verser une caution de 10 millions de pesos (environ 9 500 euros) pour garantir leur retour en Argentine en cas de convocation par la justice. Ce montant est destiné à s’assurer qu’ils ne tenteront pas de fuir leurs responsabilités.
- Fournir une adresse en France : Ils doivent communiquer une adresse de résidence fixe en France, où ils seront joignables tout au long de l’instruction. Cette adresse doit être validée par les autorités afin de permettre un suivi constant de leur situation.
- Coordonnées de contact : En plus de l’adresse physique, Hugo Auradou et Oscar Jegou sont tenus de fournir un numéro de téléphone et une adresse électronique fonctionnelle. Ces informations permettront au ministère public argentin et aux autorités françaises de rester en contact avec eux à tout moment.
- Se présenter à l’ambassade d’Argentine : Ils devront se rendre à l’ambassade d’Argentine en France lorsqu’ils seront convoqués par la justice argentine. Cette obligation assure que les deux joueurs restent à la disposition des autorités, même en étant hors du territoire argentin.
Ces mesures visent à s’assurer que les rugbymen ne se soustraient pas à la justice et qu’ils continueront à coopérer avec l’enquête en cours.
Une demande de non-lieu en attente
En parallèle à ces obligations, les avocats d’Hugo Auradou et d’Oscar Jegou ont déposé une demande de non-lieu le 27 août 2024. Cette demande, actuellement en cours d’examen par les autorités judiciaires argentines, pourrait potentiellement mettre fin à l’affaire si elle est acceptée. La justice argentine doit se prononcer sur cette requête d’ici au 10 septembre.
L’un des avocats des joueurs, Antoine Vey, se montre optimiste quant à l’issue de l’affaire, affirmant que « le dossier sera gagné ». Il s’appuie notamment sur le manque de preuves concluantes contre ses clients pour justifier cette confiance. Si la demande de non-lieu est acceptée, Hugo Auradou et Oscar Jegou seraient entièrement disculpés et n’auraient plus aucune obligation judiciaire en lien avec cette affaire.
De retour en France, les deux joueurs restent au centre de l’attention médiatique. Bien que libérés des contraintes argentines, ils ne sont pas encore totalement libres de reprendre une vie normale. Les clubs respectifs des deux rugbymen, la Section paloise pour Hugo Auradou et le Stade rochelais pour Oscar Jegou, se sont dits soulagés de leur retour. Cependant, la question de leur réintégration sur le terrain reste délicate.
Rafael Cúneo Libarona, avocat argentin des joueurs, a déclaré qu’il n’y avait « aucune raison qu’ils ne reprennent pas le rugby », rappelant qu’ils sont présumés innocents jusqu’à preuve du contraire. Cela laisse entendre que, légalement, rien ne les empêche de rejouer. Cependant, leur retour à la compétition pourrait dépendre de l’attitude des fédérations sportives, ainsi que de la pression médiatique et de l’accueil du public.
La position de la plaignante
Du côté de la plaignante, une femme argentine de 39 ans, les souffrances psychologiques sont mises en avant par son avocate, Natacha Romano. Celle-ci a dénoncé le fait que les deux rugbymen puissent reprendre le cours de leur vie, tandis que la victime présumée reste marquée par l’affaire. Elle a même tenté de mettre fin à ses jours à la suite des événements.
Des associations, comme la Fondation des femmes, critiquent également la stratégie de communication déployée par les avocats des rugbymen, estimant qu’elle « écrase la parole des victimes » dans ce type d’affaires médiatiques impliquant des personnalités.