En 2025, l’utilisation des titres-restaurant pour effectuer ses courses au supermarché sera considérablement restreinte. Cette modification marque la fin d’une dérogation introduite en 2022 pour soutenir les ménages face à la crise du Covid-19 et prolongée en 2023 en raison de l’inflation. Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, de nombreux produits alimentaires ne seront plus éligibles à cet avantage, bouleversant les habitudes de consommation de millions de Français.
Retour à une utilisation limitée des titres-restaurant
Depuis 2022, il était possible d’utiliser ses tickets-restaurant ou sa carte resto pour acheter une large gamme de produits alimentaires, incluant des produits bruts et préparés. Cependant, en 2025, seuls les produits directement consommables resteront éligibles. Cette restriction intervient suite à l’échec législatif de prolongation de l’élargissement des titres-restaurant en raison de la chute du gouvernement Barnier.
Les restaurateurs, qui avaient exprimé leur mécontentement face à cet élargissement, voient ce changement comme une victoire. En revanche, les 5,4 millions de salariés utilisant cet avantage social pour alléger leurs dépenses alimentaires devront désormais adapter leurs habitudes.
Les produits exclus à partir de 2025
Dès janvier 2025, les produits alimentaires suivants ne pourront plus être achetés avec des titres-restaurant :
- Fruits et légumes : qu’ils soient frais, surgelés ou en conserve.
- Féculents : comme les pâtes, le riz, les pommes de terre et autres céréales.
- Viandes, poissons et fruits de mer : en version brute ou transformée.
- Produits laitiers : lait, yaourts, fromages, crèmes et beurres.
- Produits sucrés : desserts, pâtisseries, chocolats et confiseries.
- Boissons : thés, cafés et jus de fruits non alcoolisés.
- Matières grasses : huiles, margarines et préparations frites ou panées.
Ces exclusions marquent un retour à la réglementation antérieure à 2022, où seuls les plats prêts à consommer étaient autorisés.
Les produits toujours autorisés avec les titres-restaurant
À partir de 2025, l’utilisation des titres-restaurant sera restreinte aux produits alimentaires prêts à être consommés immédiatement. Voici ce qui restera éligible :
- Sandwichs et salades préparées : vendus en barquettes individuelles.
- Plats cuisinés : chauds ou froids, prêts à être consommés sans préparation supplémentaire.
- Snacks sucrés ou salés : à condition qu’ils soient directement consommables.
Ces limitations visent à recentrer les titres-restaurant sur leur vocation initiale : soutenir la consommation dans les restaurants et chez les traiteurs.
Pourquoi ce changement ?
La Commission nationale des titres-restaurant (CNTR), chargée de superviser ce dispositif, a exprimé son inquiétude face à l’élargissement des titres-restaurant. Selon elle, l’utilisation croissante de ces derniers pour des achats de produits bruts menace leur vocation première et pourrait fragiliser leur pérennité.
Ce retour à des règles strictes répond également aux revendications des restaurateurs, qui estiment avoir perdu près de 576 millions d’euros au profit de la grande distribution en 2023. Cette réforme devrait ainsi encourager les Français à réorienter leurs dépenses vers les restaurants et les traiteurs.
Pour les salariés, cette réforme représente un véritable bouleversement. En 2023, 97 % des bénéficiaires des titres-restaurant utilisaient cet avantage pour alléger leur facture au supermarché. En 2025, ils devront repenser leurs habitudes alimentaires ou se tourner davantage vers les établissements de restauration.
Le plafonnement quotidien de 25 euros pour l’utilisation des titres-restaurant reste inchangé, mais leur usage se recentrera sur un panel de produits beaucoup plus limité, rendant leur gestion moins flexible.
