Vers 11 heures du matin, Youssef M. s’est présenté à l’arrière du commissariat de Cannes, un endroit réservé aux véhicules de police. Selon plusieurs témoins, il aurait commencé à marmonner des paroles incompréhensibles avant de sortir un couteau et de s’approcher d’un véhicule de police stationné.
Face à la menace, les agents ont rapidement verrouillé leur voiture avant d’alerter leurs collègues. Les renforts ont dû utiliser un pistolet à impulsion électrique (taser) pour maîtriser l’assaillant, qui s’est violemment débattu. Après son interpellation, il aurait continué à crier « Allah Akbar » depuis sa cellule.
Youssef M., né à Tanger en 2003, est bien connu des services de police et de la justice. Depuis son arrivée en France, il a accumulé plusieurs condamnations, notamment pour vols, dégradations et possession de stupéfiants.
Il avait déjà été interpellé à Cannes quelques jours avant l’attaque, après avoir cassé le rétroviseur d’un véhicule de police municipale. Placé en garde à vue, il avait été relâché et convoqué pour une comparution ultérieure. Il avait alors affirmé souffrir de troubles psychiatriques et avoir été suivi médicalement par le passé.
Sous le coup d’une OQTF émise le 24 novembre 2024, Youssef M. aurait dû être expulsé du territoire français. Cependant, comme de nombreux cas similaires, son expulsion n’a pas été mise à exécution.
Selon des sources proches du dossier, il aurait donné plusieurs identités d’emprunt, compliquant ainsi les démarches administratives pour son expulsion. Sans domicile fixe, il se déplaçait régulièrement en train et était surveillé pour des faits de petite délinquance.
Cet incident a suscité de nombreuses réactions. David Lisnard, maire de Cannes, a vivement réagi en dénonçant l’inaction des autorités face à l’exécution des OQTF. Il a également souligné que le suspect avait été interpellé quelques jours auparavant pour dégradations sur un véhicule de police.
Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, a salué le sang-froid et le professionnalisme des policiers qui ont réussi à maîtriser l’assaillant sans blessé.
L’enquête, confiée à la police judiciaire de Nice, devra déterminer les motivations exactes de Youssef M. et les raisons pour lesquelles son OQTF n’a pas été appliquée. En attendant, il a été hospitalisé en psychiatrie, les médecins ayant estimé qu’il présentait des troubles mentaux incompatibles avec la garde à vue.
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