L’Assemblée nationale a récemment adopté un amendement dans le cadre du projet de loi de finances 2025 visant à étendre le repas à 1 euro pour l’ensemble des étudiants dans les restaurants universitaires du Crous. Ce dispositif, actuellement réservé aux étudiants boursiers, pourrait désormais bénéficier à tous, indépendamment de leur statut de bourse ou de leur situation financière, si l’ensemble du projet de loi est voté en novembre.
Le repas à 1 euro, une aide attendue face à la précarité étudiante
Mis en place en 2020 pour répondre aux difficultés des étudiants boursiers, le repas à 1 euro est devenu un outil essentiel pour lutter contre la précarité étudiante en France. Au départ réservé aux seuls boursiers, le dispositif a été élargi temporairement aux étudiants non-boursiers en situation de précarité lors de la crise sanitaire. Actuellement, les étudiants non-boursiers payent 3,30 euros pour un repas au Crous, mais la demande pour un retour au tarif unique de 1 euro persiste, particulièrement en cette période d’inflation.
D’après un rapport de l’Union nationale des étudiants en France (UNEF), le coût de la vie étudiante a augmenté de 2,25 % en 2024, accentuant la difficulté pour de nombreux étudiants de financer leurs études et leurs dépenses quotidiennes. Le coût des logements, des transports, et des repas pèse lourdement sur le budget des jeunes, et le tarif à 1 euro par repas représente un soulagement financier important.
Les étapes pour l’adoption définitive du repas à 1 euro
L’amendement a été voté par la commission des finances de l’Assemblée nationale, mais il reste conditionné à l’adoption complète du projet de loi de finances. Ce vote, prévu pour novembre, décidera de la mise en œuvre de cette extension du tarif social pour les repas. Le groupe Écologiste et Social, à l’origine de l’amendement, a estimé le coût de cette réforme à 90 millions d’euros par an, une somme justifiée selon eux par les bénéfices pour la qualité de vie étudiante.
La proposition de généraliser le repas à 1 euro suscite un large soutien parmi les syndicats étudiants et les partis politiques de gauche, mais aussi certaines voix discordantes parmi les députés. Pour Salomé Hocquard, vice-présidente de l’UNEF, il est essentiel que tous les étudiants puissent bénéficier de ce tarif. Elle rappelle qu’un étudiant sur quatre est boursier, mais qu’un étudiant sur deux avoue sauter des repas faute de moyens, ce qui montre la nécessité d’une tarification accessible à tous.
Du côté des opposants, Thomas Cazenave, rapporteur spécial pour le projet de loi, a exprimé ses réserves, en soulignant le caractère coûteux et, selon lui, peu équitable de la mesure. Il estime qu’il serait injuste de proposer un tarif réduit universel sans considération de la situation financière des familles des étudiants, rappelant que le repas au Crous coûte 3,30 euros pour les non-boursiers et que cette somme est déjà subventionnée.
Un dispositif réclamé de longue date par les étudiants
Depuis sa mise en place en 2020, le repas à 1 euro est devenu une revendication majeure des organisations étudiantes. L’UNEF, ainsi que d’autres associations, militent pour que cette mesure devienne permanente et étendue à tous. Avec la crise économique et l’augmentation des charges, les étudiants peinent à subvenir à leurs besoins quotidiens, et beaucoup se retrouvent à sacrifier leurs repas pour économiser. Les syndicats espèrent que cette mesure puisse passer la phase parlementaire et entrer en vigueur dès le prochain budget.
Pour les étudiants, bénéficier d’un repas équilibré et peu coûteux est non seulement un gain financier mais aussi un atout pour leur réussite. Un étudiant bien nourri est en meilleure condition pour suivre ses cours et se concentrer sur ses études. Le repas à 1 euro permettrait de réduire le stress financier et d’encourager un meilleur équilibre de vie, tout en favorisant l’égalité d’accès à l’éducation.
Les avis politiques partagés sur l’universalité de l’aide
L’universalité du repas à 1 euro fait débat. Certains députés, comme ceux du groupe Renaissance, se montrent critiques, estimant que la cible de cette aide devrait être restreinte aux plus précaires. Ils avancent l’argument de la contribution publique : un repas au Crous coûte réellement 8 euros à produire, la différence étant subventionnée par l’État. Les élus favorables à la mesure rappellent que la solidarité universelle dans l’accès aux services publics est un principe fondateur de la République, et qu’elle permettrait de soutenir un grand nombre de jeunes en difficulté.
Le vote final de l’Assemblée décidera si cette réforme entre dans le budget 2025 et permettra de rendre le repas à 1 euro accessible à tous les étudiants, contribuant ainsi à alléger leur charge financière. Pour de nombreux jeunes, cette aide représenterait un soulagement et une opportunité de mieux vivre leurs années d’études, sans avoir à faire l’impasse sur leur santé alimentaire pour des raisons budgétaires.
En attendant ce vote, les associations étudiantes et plusieurs élus continuent de plaider en faveur de cette mesure.