Aujourd’hui, la direction d’Elon Musk représente un danger réel pour nos démocraties.
Elle accuse X de devenir une plateforme de désinformation massive et de servir de caisse de résonance aux courants d’extrême droite.
Une machine de désinformation
Dans sa lettre, Sandrine Rousseau affirme que X est devenu une véritable machine de désinformation, alimentée par un algorithme qui favorise les contenus polémiques et extrémistes. Selon elle, Elon Musk aurait manipulé cet algorithme pour mettre en avant ses propres publications tout en laissant prospérer des théories d’extrême droite, des discours misogynes et des contenus anti-trans.
Elle va jusqu’à qualifier X d’« arme de destruction massive de la réalité factuelle », estimant que rester sur cette plateforme équivaut à cautionner les dérives qu’elle dénonce.
Pour Sandrine Rousseau, quitter X ne doit pas être un geste individuel, mais une démarche collective.
Le faire à plusieurs, de manière coordonnée, permettrait de créer un véritable mouvement.
Cette action viserait non seulement à marquer une position politique forte, mais aussi à inciter les médias à se tourner vers d’autres réseaux sociaux pour recueillir les réactions des députés.
Le député Éric Coquerel (LFI), membre du NFP, a réagi à cet appel en reconnaissant un « vrai problème » sur la plateforme, tout en annonçant qu’il restait pour le moment sur X.
« Je décide pour l’instant de rester, mais je partage l’inquiétude concernant l’extrême-droitisation des espaces politiques et médiatiques », a-t-il déclaré sur LCI.
Invitée de France Inter, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a souligné la nécessité de développer des réseaux sociaux souverains européens. Selon elle, l’Europe devrait proposer des plateformes respectant ses propres règles pour protéger les débats publics. Elle regrette toutefois l’absence d’alternatives convaincantes actuellement.
Pourquoi quitter X ? Les arguments de Sandrine Rousseau
Pour Sandrine Rousseau, les choix politiques et la gestion d’Elon Musk posent un problème majeur. Le milliardaire, proche de Donald Trump, est accusé de favoriser la haine et les divisions. En relayant des théories extrémistes et des fausses informations, il mettrait en péril la cohésion sociale et le respect des processus démocratiques.
De plus en plus de voix politiques s’interrogent sur leur présence sur X, certains pointant la radicalisation croissante de ses contenus. Rousseau appelle ses collègues à envisager d’autres moyens de communication pour s’éloigner de cette dynamique qu’elle juge dangereuse.
Les défis d’un exode numérique
Bien que l’idée d’abandonner X semble séduisante pour certains, d’autres soulignent les défis d’un tel choix. Comme l’a expliqué Yaël Braun-Pivet, les alternatives européennes manquent encore de robustesse et d’audience pour concurrencer les géants américains. Migrer vers une autre plateforme, toujours sous domination américaine, pourrait ne pas résoudre les problèmes structurels soulevés.
Un départ collectif du Nouveau Front populaire de X pourrait toutefois marquer un tournant. Une telle démarche obligerait les journalistes et le public à se tourner vers d’autres moyens de suivre les débats et les réactions politiques. Cela pourrait également inciter les plateformes à repenser leurs politiques et leur gestion des contenus.
Une décision attendue le 14 janvier
Sandrine Rousseau a donné jusqu’au 14 janvier à ses collègues pour répondre à son appel. Elle espère obtenir un soutien suffisant pour lancer cette initiative collective.
Je vous propose de quitter X ensemble, à une date à déterminer.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de réduire l’influence des plateformes dominées par des intérêts privés et de protéger les espaces démocratiques des dérives observées ces dernières années. Reste à voir si cet appel suscitera une adhésion suffisante parmi les membres du NFP pour enclencher un véritable changement.