Le soir du 20 décembre, Taleb Jawad al-Abdulmohsen a lancé son véhicule à pleine vitesse dans la foule du marché de Noël de Magdebourg, causant la mort de cinq personnes et blessant plus de 200 autres. L’agression a été qualifiée de tentative d’assassinat, et le suspect a été arrêté sur place, à bord de sa voiture. Cette attaque a suscité de vives interrogations sur les motivations et les signes avant-coureurs qui auraient pu être détectés.
Selon la ministre de l’Intérieur allemande, Nancy Faeser, Taleb Jawad al-Abdulmohsen avait exprimé sur les réseaux sociaux des milliers de déclarations reflétant un « psychisme pathologique ». Ces publications, marquées par des théories du complot et une haine affichée de l’islam, mettent en lumière un individu en proie à des troubles profonds.
Le suspect, qui a rompu avec sa religion et son pays d’origine, s’était également montré hostile aux autorités allemandes. Depuis 2013, il avait été condamné pour des troubles à l’ordre public et des menaces d’attentat, ce qui aurait dû alerter les services compétents.
Malgré des avertissements répétés de l’Arabie saoudite, qui avait demandé son extradition en raison de son comportement jugé dangereux, les services allemands ont estimé en 2023 qu’il ne présentait pas de « danger particulier ». Deux entretiens ont été menés avec lui en septembre 2023 et octobre 2024, mais aucune mesure préventive n’a été prise.
Taleb Jawad al-Abdulmohsen ne correspond à aucun des profils classiques suivis par les services de sécurité. Son parcours illustre un mélange de troubles psychiatriques, de ressentiment envers les institutions et d’adhésion à des théories conspirationnistes. Ce profil atypique a mis en lumière les limites des outils actuels de détection des comportements à risque.
Les autorités peinent à déterminer les motivations précises de cette attaque. Si certains évoquent une volonté de dénoncer le manque de soutien aux réfugiés saoudiens ayant rompu avec leur pays, d’autres y voient un acte de désespoir ou de vengeance personnelle. La ministre de l’Intérieur a souligné que « tout n’est pas encore sur la table » et que les enquêtes continuent.
Les partis d’opposition et plusieurs médias ont vivement critiqué les autorités pour leur incapacité à identifier le danger que représentait Taleb Jawad al-Abdulmohsen. Ce drame a mis en lumière des failles dans la coordination entre les différentes instances régionales et fédérales, qui n’ont pas comparé leurs informations de manière efficace.
Sur le plan politique, cette attaque a replacé les questions de sécurité et d’immigration au cœur des débats en Allemagne, notamment à l’approche des législatives anticipées. Taleb Jawad al-Abdulmohsen, qui bénéficiait du statut de réfugié, est devenu un symbole des défis liés à l’intégration et à la gestion des risques posés par certains individus.
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