Tariq Ramadan condamné pour viol

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L’islamologue suisse Tariq Ramadan a été condamné en appel par la justice genevoise pour viol et contrainte sexuelle. Le verdict, rendu le mardi 10 septembre 2024, annule la décision d’acquittement prononcée en première instance en mai 2023. La nouvelle sentence impose à Ramadan une peine de trois ans de prison, dont un an ferme, confirmant ainsi les accusations portées par une femme, surnommée « Brigitte » pour protéger son identité, qui l’accuse d’avoir commis ces actes en 2008 dans un hôtel de Genève.

Un revirement judiciaire

La condamnation de Tariq Ramadan marque un tournant significatif dans cette affaire, qui avait jusque-là divisé l’opinion publique et suscité de nombreux débats. Initialement acquitté par le tribunal correctionnel de Genève en raison d’un doute insurmontable, l’islamologue avait plaidé l’innocence tout au long des procédures, niant toute forme de relation sexuelle non consentie avec la plaignante.

Cependant, la Chambre pénale d’appel et de révision a jugé que les preuves et témoignages apportés par la plaignante, ainsi que d’autres éléments du dossier, suffisaient pour condamner l’accusé. Cette décision met fin à plusieurs mois de suspense, alors que le tribunal devait trancher sur la culpabilité de Ramadan, tout en réexaminant les arguments de l’accusation et de la défense.

Une nuit d’horreur relatée par la victime

La victime, surnommée Brigitte, s’était convertie à l’islam avant sa rencontre avec Tariq Ramadan. Selon son témoignage, les faits se seraient déroulés dans la nuit du 28 octobre 2008, lorsqu’elle a été contrainte à des rapports sexuels brutaux accompagnés de violences physiques et verbales dans la chambre d’hôtel où séjournait l’islamologue à Genève. Les accusations de « Brigitte » avaient fait surface dans le contexte du mouvement #MeToo, alimentant le débat public sur les abus de pouvoir dans diverses sphères, y compris religieuses et académiques.

Tariq Ramadan a continuellement rejeté ces accusations, affirmant que les rencontres étaient consensuelles, et a maintenu cette position lors de son procès en appel. Malgré ses dénégations, la Cour d’appel a considéré que les faits étaient suffisamment établis pour justifier une condamnation.

Une possibilité de recours

Malgré cette condamnation, l’islamologue de 62 ans n’a pas encore épuisé toutes les options légales à sa disposition. Il pourrait encore faire appel auprès du Tribunal fédéral, la plus haute juridiction suisse, pour tenter d’annuler cette décision. Cet éventuel recours marquerait une nouvelle étape dans une saga judiciaire qui dure depuis plusieurs années et qui continue de captiver l’attention des médias.

L’affaire Tariq Ramadan a pris une ampleur internationale en raison de la notoriété de l’accusé. Fils du fondateur des Frères musulmans en Égypte et petit-fils de Hassan al-Banna, Ramadan est une figure centrale de l’islam en Europe, enseignant et conférencier influent. Sa condamnation pour viol en Suisse pourrait également affecter les autres procédures judiciaires en cours à son encontre en France, où il est accusé de viols par plusieurs femmes.

En parallèle de ce procès suisse, Ramadan fait face à des accusations similaires en France, où il est poursuivi pour des viols commis entre 2009 et 2016 sur trois femmes. Ces affaires ont profondément ébranlé sa carrière académique et médiatique, le poussant à se retirer de nombreuses institutions où il enseignait ou intervenait régulièrement.

La condamnation de Tariq Ramadan en appel représente une défaite judiciaire majeure pour l’islamologue, qui a toujours cherché à défendre son innocence dans cette affaire. Si le Tribunal fédéral rejette un éventuel recours, cette décision pourrait sceller définitivement son sort et avoir des répercussions durables sur son influence en Europe et au-delà.

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