Un collégien appel à l’aide sur la messagerie Pronote

Un drame familial s’est produit dans la commune d’Audincourt, dans le Doubs, mettant en lumière l’utilisation inédite de l’application Pronote pour signaler des violences conjugales. Ce samedi 25 janvier, un homme a violemment agressé sa femme sous les yeux de leurs trois enfants, âgés de 4 à 13 ans. Le courage de l’aîné et l’utilisation de cet outil scolaire ont permis d’éviter le pire.
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Ce samedi, un père de famille de 42 ans, sous l’emprise de la colère, s’est attaqué à sa conjointe. Soupçonnant une infidélité après avoir consulté des messages sur son téléphone, il a laissé exploser sa rage. La victime a subi une pluie de coups, causant des blessures visibles : hématomes à la mâchoire, au thorax, et un traumatisme crânien. Pendant ce temps, les enfants, témoins de cette scène de violence insoutenable, pleuraient de peur et d’incompréhension.

Face à cette situation, l’aîné, âgé de 13 ans, a eu le réflexe salvateur d’envoyer un message à un camarade de classe. Il a écrit : « Ma mère se fait démonter par mon père ». Ce camarade, présentant un sang-froid remarquable, a utilisé la messagerie Pronote pour signaler les faits à la principale de leur établissement.

Une intervention rapide grâce à Pronote

Malgré le week-end, la cheffe d’établissement a immédiatement réagi en prévenant les forces de l’ordre. En parallèle, le fils aîné a également contacté les pompiers. Ces derniers sont arrivés rapidement sur les lieux pour prendre en charge la mère blessée et ses enfants traumatisés. La police, arrivée peu après, a procédé à l’arrestation du père. Ce dernier, alcoolisé au moment des faits, a été placé en garde à vue.

Le procureur de la République de Montbéliard, Paul-Édouard Lallois, a salué la réactivité de tous les acteurs impliqués : « Sans cette alerte, les secours auraient pu être retardés. L’utilisation de Pronote a permis de gagner un temps précieux.»

Présenté devant un juge, le père de famille a reconnu les faits et exprimé des regrets : « Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, je regrette ». Bien qu’il n’ait pas d’antécédents judiciaires, il encourt une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour violences sur conjointe en présence de mineurs.

Quant à la mère, bien qu’elle n’ait pas souhaité déposer plainte, la procédure judiciaire se poursuit grâce aux nombreux éléments récoltés par les autorités. Les enfants, quant à eux, bénéficient d’un suivi psychologique pour les aider à surmonter ce traumatisme.

Initialement conçu comme une plateforme de gestion scolaire, Pronote est de plus en plus utilisé dans des contextes inattendus. En plus de permettre aux élèves et enseignants d’échanger des informations académiques, le logiciel intègre depuis 2023 des outils pour lutter contre le harcèlement scolaire, comme un bouton d’alerte « STOP harcèlement ».

Cet incident met en avant une nouvelle utilité pour Pronote : la possibilité de signaler des violences intrafamiliales. Ce cas précis souligne l’importance d’avoir des outils digitaux accessibles aux jeunes, leur offrant une voie discrète pour alerter les autorités en cas de danger.

L’affaire d’Audincourt illustre une fois de plus la gravité des violences conjugales, un fléau qui touche toutes les couches de la société. Selon les chiffres officiels, 118 femmes ont perdu la vie en France sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2023.

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