Un étudiant détourne 65 000 euros à la Société Générale

Travailler en alternance dans une agence bancaire prestigieuse, c’est censé être une belle opportunité. Mais pour cet étudiant en école de commerce, cette immersion dans le monde pro a pris une toute autre tournure. Affecté à une agence de la Société Générale dans le 9e arrondissement de Paris, le jeune homme est aujourd’hui soupçonné d’avoir orchestré une fraude de grande ampleur. À la clé : un préjudice de 64 800 euros, dérobé à une cliente de la banque.
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Comment les faits se seraient déroulés

Âgé d’une vingtaine d’années et inscrit en deuxième année de master, l’étudiant profitait de son accès privilégié aux dossiers clients pour fournir à des complices des données bancaires et personnelles. Ces informations sensibles auraient ensuite permis à ses associés de monter des escroqueries ciblées.

L’enquête a démarré après les premières plaintes de clients. L’un des cas les plus marquants concerne une cliente ayant perdu près de 65 000 euros en quelques opérations douteuses.

Une garde à vue, puis la liberté surveillée

L’étudiant a été interpellé en janvier 2025 par la brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP). Après une première garde à vue, il a été relâché, le temps que les enquêteurs poursuivent les investigations. Pendant ce laps de temps, les autorités ont tracé l’argent volé et réussi à remonter jusqu’à deux personnes soupçonnées d’être les complices.

Le mardi 18 mars 2025, deux autres individus ont été placés en garde à vue : un homme de 26 ans, déjà connu des services de police pour des faits de violence en réunion, et une jeune femme sans antécédents judiciaires. Tous deux sont suspectés d’avoir blanchi l’argent dérobé en utilisant une société montée de toutes pièces. Le suspect masculin est domicilié à Paris, tout comme sa complice.

Les policiers de la BFMP ont procédé à des perquisitions dans les logements des deux complices. Le butin saisi est impressionnant :

  • 15 sacs de luxe de marques prestigieuses (Dior, Louis Vuitton, Chanel, Balenciaga, Hermès, Givenchy)
  • Une somme d’argent en liquide, dont le montant reste pour l’instant confidentiel

Ces objets de valeur auraient été achetés avec l’argent volé, dans le cadre d’un système de blanchiment bien huilé.

Les enquêteurs continuent d’exploiter les éléments saisis pour évaluer l’ampleur de la fraude. Il se pourrait que d’autres victimes soient concernées et que le montant total du préjudice dépasse les 65 000 euros évoqués jusqu’à présent. Le dossier reste sensible, notamment en raison de l’accès facilité aux données confidentielles offert par le poste en alternance de l’étudiant.

Une affaire qui interroge sur les failles du système

Ce scandale met en lumière les risques liés à la gestion des données bancaires dans les établissements financiers. Si un étudiant en alternance peut accéder à ce niveau d’informations et en abuser, la question de la sécurisation des données et du contrôle interne se pose. D’autant que l’affaire a été rendue publique alors que les banques redoublent d’efforts pour rassurer leurs clients face aux cyberattaques et aux fraudes numériques.

Pour l’étudiant, cette histoire risque de mettre un terme brutal à son avenir professionnel dans la finance. Il est actuellement présumé innocent, mais les faits qui lui sont reprochés sont graves et pourraient entraîner des poursuites judiciaires lourdes. Son école n’a pas communiqué sur l’affaire.

Ce cas n’est pas isolé. Ces dernières années, plusieurs jeunes ont été impliqués dans des montages frauduleux de plus en plus élaborés, souvent à la frontière entre le piratage, le social engineering et le blanchiment d’argent. Les réseaux sociaux, les forums obscurs et la promesse d’un argent facile attirent certains profils prêts à tout tenter pour faire fortune rapidement.

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