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Une bombe datant de la Seconde Guerre mondiale explose au Japon

Le Japon, bien que connu pour son histoire riche et ses avancées technologiques, est encore hanté par les vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Ce mercredi 2 octobre 2024, une bombe datant de ce conflit mondial a explosé sur une piste de l’aéroport de Miyazaki, dans le sud-ouest du Japon. Heureusement, cette déflagration n’a fait aucun blessé, mais elle a sérieusement perturbé le trafic aérien et provoqué d’importants dégâts matériels.

Une explosion soudaine à l’aéroport de Miyazaki

Vers 8 heures du matin, une bombe américaine enfouie sous une piste de l’aéroport a soudainement explosé. Cette bombe, larguée pendant la Seconde Guerre mondiale, pesait 226 kg et a provoqué un cratère d’environ 7 mètres de diamètre et 1 mètre de profondeur. Selon les rapports des autorités locales, un avion de la compagnie Japan Airlines avait roulé tout près de la zone de l’explosion seulement quelques minutes auparavant. Un miracle donc qu’aucune victime ne soit à déplorer.

En raison de l’explosion, l’aéroport de Miyazaki a dû fermer temporairement, entraînant l’annulation de plus de 80 vols, affectant des milliers de passagers. L’impact sur le tarmac a nécessité des travaux de réparation immédiats, mais les autorités ont rapidement pris des mesures pour assurer la sécurité des lieux. Le trafic aérien a pu reprendre dès le lendemain matin, après que des experts en déminage des Forces d’autodéfense japonaises ont confirmé l’absence de tout danger supplémentaire.

Des milliers de bombes non explosées encore enfouies au Japon

L’explosion de cette bombe n’est pas un incident isolé au Japon. En effet, ce pays garde encore de nombreux vestiges de la Seconde Guerre mondiale, notamment des bombes non explosées enfouies sous terre. Le territoire japonais a été massivement bombardé par les forces américaines pendant la guerre, et des centaines de tonnes d’engins explosifs sont encore disséminées un peu partout dans le pays. D’après les autorités locales, environ 1 500 à 2 000 bombes sont découvertes chaque année, notamment dans les régions ayant été des cibles stratégiques lors du conflit.

L’aéroport de Miyazaki, où l’explosion s’est produite, a été construit en 1943 comme terrain d’entraînement pour la marine impériale japonaise. À l’époque, il servait de base pour les pilotes kamikazes, qui partaient en mission suicide contre les forces américaines. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux engins explosifs non détonés soient encore découverts dans cette région.

Ce n’est pas la première fois qu’une bombe est retrouvée à proximité de cet aéroport. En 2011 et 2021, des munitions non explosées avaient été découvertes dans des zones proches, entraînant des mesures de sécurité similaires à celles prises lors de l’incident de ce 2 octobre 2024.

L’impact sur l’économie locale

Si aucun blessé n’a été recensé, les conséquences économiques de cette explosion sont considérables. L’annulation de 80 vols a impacté près de 3 400 passagers, engendrant des perturbations majeures dans les activités de l’aéroport. Les réparations nécessaires sur la piste ont également entraîné des coûts supplémentaires pour les autorités locales et l’aéroport. Cependant, la gestion rapide de la situation a permis un retour à la normale dès le lendemain.

Les bombes datant de la Seconde Guerre mondiale qui explosent ou sont découvertes lors de travaux ne sont pas rares au Japon, mais aussi ailleurs dans le monde. En Normandie, par exemple, plusieurs obus et bombes non détonés sont encore fréquemment retrouvés. Les experts estiment que de nombreux engins explosifs largués pendant la guerre n’ont pas explosé à l’impact et sont restés enfouis, parfois dans des zones urbaines denses.

Pourquoi ces bombes explosent-elles encore aujourd’hui ?

La question que beaucoup se posent est : pourquoi ces bombes explosent-elles encore aujourd’hui, près de 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Avec le temps, les composants des bombes, en particulier les dispositifs de mise à feu, peuvent se détériorer, rendant les engins instables. Des vibrations, des travaux de construction ou même des conditions climatiques particulières peuvent provoquer des détonations soudaines.

Dans le cas de l’aéroport de Miyazaki, les enquêteurs continuent de chercher ce qui a pu déclencher cette explosion. Les conditions climatiques ou une perturbation souterraine sont des hypothèses envisagées, mais rien n’a encore été confirmé.

Des mesures de sécurité renforcées

Face à ce type de menace, le Japon dispose d’une équipe spécialisée en déminage, les Forces d’autodéfense, qui interviennent régulièrement pour retirer et neutraliser les bombes non explosées. En 2023, plus de 2 300 engins non détonés ont été retirés en toute sécurité, dont près de 450 dans la région d’Okinawa, une autre zone lourdement bombardée pendant la guerre.

Le Japon, comme d’autres pays ayant été théâtre de conflits majeurs, fait face à un véritable défi lorsqu’il s’agit de gérer ces reliques explosives du passé. Les vestiges de la Seconde Guerre mondiale, comme cette bombe de 226 kg, rappellent à quel point les conflits peuvent laisser des cicatrices invisibles mais dangereuses, même des décennies après la fin des hostilités.

L’incident de Miyazaki met en lumière l’importance de la gestion des risques liés aux vestiges de guerre. Le gouvernement japonais, en collaboration avec les Forces d’autodéfense, continue de renforcer ses capacités de déminage et d’intervenir rapidement lors de la découverte ou de l’explosion d’engins non explosés. Le Japon a mis en place un protocole strict pour faire face à ces situations, visant à minimiser les risques pour la population et à éviter de nouvelles tragédies.

Aujourd’hui, le pays utilise des technologies avancées pour détecter ces engins explosifs enfouis. Des radars pénétrants le sol et des capteurs magnétiques sont déployés pour identifier la présence de bombes non détonées avant le début de tout projet de construction. Ces outils permettent de localiser plus précisément les engins et d’agir en conséquence, réduisant ainsi les risques d’explosion accidentelle.