Une enquête montre un climat de tension au quotidien Le Monde autour du conflit à Gaza

Une récente enquête fait état d’un climat tendu au sein de la rédaction du journal Le Monde concernant le traitement médiatique du conflit israélo-palestinien. Ces révélations soulèvent des interrogations sur la neutralité éditoriale et la gestion interne des différents points de vue.
quotidien le monde gaza

Au cœur des tensions, un panneau surnommé le « mur de Gaza », affiché dans les locaux de la rédaction, est devenu un point de discorde. Ce panneau arbore des photos d’enfants, des coupures de presse et des messages engagés tels que « Stop génocide » ou encore « Cela n’a jamais été un conflit, c’a toujours été un génocide ». Ces messages suscitent un vif débat parmi les journalistes, certains estimant qu’ils reflètent une position trop tranchée sur un sujet complexe.

Les témoignages anonymes de plusieurs journalistes décrivent un « climat de peur » et un sentiment d’étouffement face à ces prises de position. Une journaliste confie :

Je suis troublée que de telles opinions soient affichées dans une rédaction censée être neutre.

Lors de réunions internes, des discussions sur des sujets sensibles, notamment des remarques concernant « un problème avec la communauté juive », ont renforcé le malaise.

Benjamin Barthe, rédacteur en chef adjoint du service international, se retrouve au centre de la controverse. Son mariage avec Muzna Shihabi-Barthe, une militante pro-palestinienne aux positions très affirmées sur les réseaux sociaux, soulève des questions sur l’indépendance éditoriale. Si ces liens personnels ne doivent pas influencer les contenus du journal, certains journalistes s’inquiètent de leur impact potentiel sur la ligne éditoriale du service international.

La Société des rédacteurs du Monde (SRM) a lancé une enquête interne, qui a finalement été classée sans suite. Cependant, la situation a entraîné une réduction notable du nombre d’abonnés, en particulier suite à la couverture des événements liés à l’anniversaire du 7 octobre.

Le journal a dû publier plusieurs rectificatifs, notamment concernant l’usage du terme « martyr » pour décrire Hassan Nasrallah. Ces erreurs ont alimenté les critiques, accusant la rédaction de manquer de rigueur.

La direction du Monde assure que ces incidents reflètent des engagements individuels et non la ligne éditoriale officielle. Elle a également dénoncé ce qu’elle qualifie de « campagne d’intimidation » visant Benjamin Barthe et son épouse. Le comité d’éthique du journal s’efforce de rétablir la confiance auprès des lecteurs et des membres de la rédaction.

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